S'engage
la terrible
cohabitation
avec
l'impitoyable
lucidité.
Elle
n'y est pour rien.
Elle
sent que,
toute
seule,
elle
aurait continué
de
se bercer,
tout
doux,
tout
fou.
Elle
sent que la lucidité
qui
poignarde
sans
aucun doute
l'illusion
vient
des autres.
Elle
n'est pas
sienne.
C'est
la vérité de l'autour.
La
vérité du dedans
est
tendre
et
tarée.
On
dit que la lucidité
se
choisit.
Qu'on
en est toujours,
ô
oui toujours !
Acteur.
Elle
récuse
tout
à trac
cette
affirmation
de
psy
qui
ne pense plus
ses
idées.
Elle
n'a
en
aucun cas
choisi
cette
pute de lucidité.
Elle
n'a
en
aucun cas
choisi
de
se remettre
à
souffrir.
Elle
n'est pas
conne
à
ce point.
Elle
a choisi
de
ne
pas
som-
brer ;
de
ne
pas
donner
raison
aux
gènes
de
la
folie.
Elle
a choisi
de
briser
la
chaîne
des
fous.
C'est
tout
ce
qu'elle a
choisi.
Pas
de savoir,
ni
de comprendre,
ni
d'être,
surtout
pas d'être,
raisonnable.
Juste
d'é-
viter
la
folie.
Alors
non,
elle
n'est pas actrice
de
sa
lucidité.
Elle
y est
acculée.
Parce
qu'elle
sait
ce
qu'elle risque.
Elle
est jeune
mais
elle sait.
Elle
a vu
au-dessus
d'elle
toutes
les
générations
délirer.
Elle
veut
juste
ne
pas être
des
leurs.
Les
autres lui disent
qu'il
y a
un
couac,
à
mi-mots.
Elle
n'y entend
rien
jusqu'au
jour où
résonne
la
folie chronique
pour
toute la vie,
sans
exception,
et
mange ta merde !
La
cohabitation
durera,
longtemps.
C'est
un équilibre
précaire.
Mais
la nature
se
contente
du
précaire,
du
moment que ça tient
le
coup.
Elle
se taira.
Elle
aura honte
mais
seulement quelques secondes
parce
que maintenant c'est insupportable.
Plus
jamais honte !
Elle
fera semblant
et
elle forcera la main aux autres.
Elle
les obligera à
se
taire.
Ceux
qui parleront
ne
serviront
à
rien.
Ils
seront méprisés
et
ironisés.
Elle
vivra
absolument
seule
cette
cohabitation
des
contraires.
Mur
de Berlin.
Grillage
carcéral.
Barrière
de peur
mais
nécessaire
à
la survie
d'un
ordre.
Aussi
précaire
qu'il
soit.
Elle
et
les
autres.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire