Tu ne pensais
pas
que tu
pouvais
aimer
autant.
Tu te croyais
moins
tendre.
Tu te croyais plus
égoïste
plus
solitaire
plus
individuelle,
sans les autres
s'il le faut,
même si ça
blesse.
Soi ne pas s'écrouler
et soi seul.
Pas parce que tu n'as
pas
besoin des autres,
des chers,
pas parce que tu te
crois
si fort,
mais parce que la survie est
une lutte de soi à soi,
qu'on ne peut pas
demander
délivrance
à d'autres,
aussi vrais et sûrs qu'ils soient,
grands et tendres,
honnêtes et lucides.
On ne se délivre que
soi
seul.
Ta prison est
en toi.
Bien sûr,
tu as appris à te saisir
du bon.
Mais ce n'est pas lui qui
dénoue
et
délivre.
Bien sûr que
seul
tu n'es
rien,
ni toi ni personne.
Bien sûr !
Mais le fond t'appartient et
tu en es certain.
Tu as pensé,
tellement pensé que
tu sais
aujourd'hui.
Et ça apaise.
Sauf que,
tu découvres
que
tu aimes
tellement
que
tu n'es plus seul
dans ton fond.
Si oui évidemment,
le tout petit fond indéchiffrable.
Mais le fond que tu croyais
devoir travailler
seul
n'est plus seulement le tien.
Tu t'étais promis de
jamais
ô grand jamais
ne te laisser berner par
le cœur.
Les tripes suffisent
à la douleur.
Mais tu t'es laissé glisser
et ton fond
aussi,
ton creux,
ton refuge,
aussi,
est accroché à cet autre
que tu aimes.
Il ne te sauvera pas.
Il n'est pas là pour ça.
En revanche il,
est entré très loin,
il,
s'est avancé tout près,
et tu ne l'a pas vu
s'approcher
tant.
Tout à l'intérieur.
Et tu n'as
ni
peur
ni
honte.
Tu n'aurais jamais
cru.
Tu n'étais pas
de ceux-là.
Pourtant,
tu sais aimer
enfin,
car il
n'est pas là,
et tu n'es plus assez
toi seul.
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