jeudi 3 janvier 2019

Et alunir en soi

Le temps qui file
Sautiller léger
De jour en jour :
Je bigle et bée
Fort incrédule ;
Cela en rien
Ne sonne une cloche
Ou dringue une belle,
Comprends que dalle
Au tintouin.
Mon temps à moi
Est un gros géant
Un peu niais
Qui s’accroche à mes basques
Comme un enfant qui ne veut plus,
Maman suis fatigué
ééé.
Il pèse ma jambe
Tire ma manche
Et je boite
Maladroite dans le vrai monde.
Il me tient autant
Que je le garde
Près de moi
Dépendant aigu
Boulet bouillotte,
Chaude habitude même
Capricieuse.

Et le plus jamais
Lâche les mains et muscles
Tous.
Le temps recule et s’envole comme
Un ballon vibrant
De l’air qu’il perd
Joyeusement tortillé.
Jusqu’à imperceptible.
Seule,
J’attends la légère.
Naïve,
Je sens la pesanteur.
Elle creuse les entrailles
Grave
Sourde
Enfin claire.
Le temps idiot gavé en oie
Bien malgré lui
Etait un innocent
Sacrifié sur l’autel des tripes
Écœurées.
Les lâches !
Voila chacun de nouveau
Ou bien plutôt
Inaugural,
A sa place.
Je tombe cul-terre
Et c’est moi l’imbécile
En couche-culotte
Et ouïe ouïn ouïn.
Le simple équilibre vertébral
Est une guerre.
Tenir assis
Est un triomphe.
Marcher sera comme sur la
Lune.
La gravité m’attache au sol.
Depuis depuis,
Toujours plus vite surtout !
Sans arrêter
En traînant mon
Géant dégingandé.
Me voilà mon propre
Gros.
L’excroissance intestine.
Des bulbes éclosent
Et déversent leur pesant
Dormant.
Je me réveillerai alors.
Le temps filera
Sans doute.
Légère tisseuse
Peut-être.
Délestée.
Soudain habitante de moi-même.
Les mains accrochées à mon bord.

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