lundi 2 février 2015

Corps et mots

Son corps est un immense terrain de jeux.
Les mots et tous les signes se forment si durement.
Le corps explose si facilement dans sa douleur.
A n’importe quel endroit.
Dans tous les sens et tous les droits.

Il sait comme on frappe et blesse le corps.
Comme les bras et le dos peuvent hurler la fureur.
Ou se soumettre sans conditions.
Son corps est son énorme bouche et ses oreilles.
Ouvert à tout vent.

Il n’est pas nu, il est correct.
Il se tait et danse ou se déhanche en pleine foule.
Il se tortille salacement ou en douleur.
Ou se love comme un tout-petit endormi.
Il montre mais personne ne saisit.

Il porte pour la mère et danse aussi pour elle.
Elle est campée sur son dos.
Il lui doit toutes les valses et contorsions.
Leurs corps se fondent dans celui de l’enfant qui parle
en double, en silence.

D’un coup, d’un seul, la déferlante de mots.
Seulement quelques mots mais encore et encore.
Dits et redits.
Ecrits et réécrits.
Frappés, incrustés dans la peau.

Le corps s’apaise, se pose dans sa coque.
Il demeure où on l’attend, où il fait corps.
Pas de mission évangélique
ni de grand discours à tenir.
Et les mots et les signes montrent et font l’équilibre.

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