Il joue
sans arrêt
comme tous les grands clowns
mais la gueule
cassée
est véridique.
Il fanfaronne
et on y voit
le masque.
On oublie
les vraies
cicatrices
de guerre.
Il sautille
d’un point à un
autre,
il danse
quand tout le monde
dort
il se parle
et discourt
seul
sur sa scène
toujours
illuminée.
Il joue
et il fait rire.
Il ne rit
pas.
Il grimace
et mime.
Il ne rit
pas.
Ou sous cape.
Gêné de se montrer
aussi réel.
Sa vie
est une guerre
bruyante
et spectaculaire
contre
tous les regards
du monde,
des mères,
des pairs
qui se défilent.
Personne ne veut
partager
son espèce.
Il en a joué
un rôle
unique.
Il a renversé
la vapeur,
tourné
la solitude
en one man show.
On n’en parle
plus,
la douleur
est derrière.
Aujourd’hui,
sa place
est,
toujours,
dans les yeux
braqués sur lui
mais ils sont
joyeux
désormais.
C’est l’immense
bénéfice
d’être un
adulte
et,
même fracassé
par l’existence,
à peine
reconnaissable
de ses égaux,
d’avoir
trouvé
un endroit
où se répandre
librement ;
d’avoir
trouvé
une pose absurde
mais drôle
et qui
rouvre
le cercle
de l’humanité.
Le cercle fermé
des gens
comme il faut
s’est fermé
plus d’une fois
devant lui,
à ses pieds,
juste à la
limite
de ce qu’il
est.
Il a fallu
courir vite
et s’agiter fort
pour
rester
dans
le coup.
Il a fallu
être
très
patient.
Et se contenter
encore
un paquet d’années,
des quelques
qui avaient
compris
qu’il était des
leurs.
Aujourd’hui,
le voilà
coincé
au fond
du masque.
Il s’y accroche
comme un forcené,
mais à vrai dire,
qui donc y touche ?
Qui donc se penche
sur ce qu’il cache ?
Le masque
s’est englué
dans sa peau.
Il ne peut plus,
c’est trop tard.
Il ne peut plus
être un autre
qu’un grand clown.
Et il essaye
de rire
et d’approcher
les autres
qu’il craint
tant.
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