Le bide joue les rois, se pavane, en souverain, en tête de corps. Il hausse les épaules, sort le cou, le menton fier. Devant le miroir, quelle que soit la position des membres serviles, le bide s’abyme dans son orgueil.
Inanité répugnante d’un parvenu.
Il est parti de rien, un avorton,
Amas d’amibes dévorants,
dominateurs
Auxquels il se soumettait sans broncher.
Il en menait pas large Big Bide
Y a encore pas longtemps.
Un riquiqui vide,
Vidé d’angoisse
Videur d’émotions
Dévideur
Dévissé
Survivant
Bidonnant
Débiné
Déboulonné
Un moins que rien.
Une étendue plate,
Aride,
Avide
Impotent
Cycle vicieux de son désir
Vieilli avant l’âge,
Strié de rides
Haleine acide
Invalide.
Métamorphose
Et le voilà, Big Bide, en roi du monde,
En amour de soi-même,
Ridicule sublime
Hybride absurde
Il se tortille
Enorme pépère qui mime la midinette
Aux lèvres humides
Entrouvertes
accueillante.
Monumentale envie de rire de ce malotru en tutu.
Pas fou,
Seulement immensément vaniteux,
Comme celui qui
Sec
Inerte
Apatride
S’imbibe de son importance insipide illégale imprévue pour lui et les autres qui se retrouvent dans un jeu de forces inconnues. D’un patron altier, capitaine digne, respecté, héréditaire, transgression et plongeon vertigineux à Big Bide stupide.
Un gros plein de soupe
Libidineux,
Nœuds de lipides
Flasques
Et sordides.
Le reste de la troupe a perdu toute sa gnaque, mollets en grenouilles livides, veines apparentes, seins ramollis lovés à l’estomac, les doigts collés en moufle. Clivage définitif, révolution en marche, fratricide ?
Non ! désespoir qui intimide.
Tout le monde se cache derrière la honte de ce guide
Désastreux.
Sauf peut-être le jeunot
Intrépide
Qui grandit tout là-haut, au fin fond de l’hypophyse riche et secrète.
Le gamin, il est prêt à la mission suicide, tout pour sauver du tyran fétide. Prêt à affronter toutes les odeurs, tous les nuages, tous les gaz, les remous, les janissaires putrides d’un abdomen obèse.
Allez ! en psychothérapie tout le monde !
Et la chasse aux fantômes, aux démons perfides.
Lucide !
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