jeudi 16 janvier 2014

L'indifférence

Le sentiment pierreux d’indifférence,
uniforme,
imperturbable
avait pris le pas. Il marchait fiérot en tête du cortège des émotions,
soumises.
Les yeux à terre.
presque mortes
en misère,
en haillons,
bâillonnés par
le sentiment vitreux d’indifférence.

Et rond et rond petit patapon
immuablement
circulaire.
On essaye d’égayer l’inlassable ritournelle. On invente des histoires,
fabuleuses.
Les yeux au ciel,
presque clairs,
en sursis,
en partance,
mais rattrapés par
Et rond et rond petit patapon.

Le sentiment venimeux d’indifférence,
négligent
maltraitant
avait posé sa loi. Il commandait sans vergogne à ses esclaves des ordres
absurdes.
Les yeux embués,
presque en larmes
d’orgueil,
de pouvoir
englués dans
le sentiment vénéneux d’indifférence.

Concentriques, concentrés, consternés,
implacable
tracé.
On continue de questionner malgré le bagne en rayures ordonnées. On libère
l’esprit.
Les yeux dans les yeux
presque secs
de colère
énergique
révoltée contre
les concentrique, concentré, consterné.

Et barbelés, barricades, miradors explosent et voltigent. Nuée grise et poussiéreuse de triangles équilatéraux. Obsessionnels, symétriques, sans âme et sans couleurs. Et même dans leur ultime malheur, les voilà respectueux, policés, réglementés. Jusqu’à la mort, corrects et sous contrôle. Saleté d’indifférence dans les clous, sur la ligne, droits et irréprochables. Raie sur le coté, cheveux gominés, dominés, dominateurs. Et rien ne dépassera, rien ne clochera, dinguera, réjouira.
L’indifférence est un vieux comptable sorti de son grenier, en costume sale et élégant (il n’en a qu’un), métronome en main, qui compte les pavés d’un endroit à un autre. Aussi inutile et déprimante qu’un pigeon parisien.
L’indifférence est une balance.
L’indifférence régit.
L’indifférence calcule.
Elle ennuie et elle tue.
Alors, après ce piteux feu d’artifice, voilà le vrai spectacle, tonitruant, peut-être même trop, et c’est comme ça ! Les bouts de couleurs dans tous les sens, n’importe quoi,
effervescents
exubérants
illimités.
excessifs
gloutons
bagarreurs.
Les émotions sont de retour.




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