L’œsophage serre les fesses, se réduit à un filet vital. On le connaît tous ce signal. Rien de prévu à l’avance. Je me fais surprendre. Sans pour autant tomber des nues. Je tiens pour acquis qu’elle arrive n’importe où n’importe quand.
L’œsophage sonne la messe. Mais la vessie avait déjà cloché. Se remplissant inhabituellement vite. Je suis passée dessus, optimiste. Et pas fâchée de l’être. Optimiste jusqu’à l’instant œsophagien. Pas de panique avant. J’ai tout usé en la matière. J’en ai abusé au dernier gramme. La cuve est vide. Et c’est tant mieux. La panique attendra le post-œsoph. Dorénavant.
Selon le niveau de fuel, la flamme brûle le long de la colonne et atteint le crâne. Et ça chauffe chauffe. Eh oui ! Vaut mieux être épuisé. Malade. En même temps, ces jours-là, l’isolation laisse à désirer. Tout un programme.
Alors, on fouille son sac ou celui de la voisine, en quête d’un stylo christ. Qui va muer en encre le flux en voie de flammes. Le liquide bouillant presque brûlant va se mettre à chanter en noir et blanc. Et pourtant, plus le bouillonnement éclabousse, plus les phrases sont rectilignes et régulières, sérieuses. Plus le flux menace, plus les mots se rangent. Consciencieusement. Elèves comme des images.
Et rien que le rythme retrouvé ancre à nouveau. Percussion qui arrime. Repoussent d'un coup les racines, orteils surnuméraires et nécessaires en tout point du pied. J'ai beau pausé l'écriture, la germination et floraison souterraines se poursuivent. Fluidiques. Assumées. Verticales. Étendues. Plus armée qu'avant.
Stylo christ est un parfait soldat.
Menu léger mais costaud.
Subtil et fort.
Comme le café parfois.
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