Les jours passent
et chaque jour doit trouver sa valeur.
Il peut errer
en rond
comme un chien perdu.
Ça arrive,
pas si rarement.
Il est au beau milieu d'une place
déserte.
Et c'est la déception.
Il croyait à une nouvelle chance et il ne sait pas même où prendre le départ.
Il s'en veut.
Il avait de l'ambition.
Il était plein d'avenir.
Il s'en frottait les mains,
léchait les babines.
Il inspecte autour de lui.
L'atmosphère est sordide.
La place du village sans âme qui
vive.
Un jour vide.
Un jour blanc.
C'est une ineptie.
Il vaut mieux en finir tout de suite.
Tout de même,
il prend son courage a deux mains,
le jour en déconfiture à peine debout.
Dernier essai.
ta heureusement qu'il n a pas baissé les
bras.
Le voilà qui s'emplit et reprend des forces.
Il n'est pas venu pour rien.
Les habitants ont pris leur
temps
pour se mettre en route.
Mais ils arrivent d'un peu partout.
Un peu de patience jour impétueux !
La vie est une lenteur.
Chaque jour est une victoire.
Qui ne se donne pas
tout de go.
Qui se gagne en douceur.
Passe le message à ton voisin.
Le jour est penaud.
Il aurait voulu être un fier soldat.
Il aurait aimé briller,
être admiré,
et louangé.
Il voulait mordre la vie
tout d'un coup.
Il a revu ses exigences.
Une fois embarqués,
les habitants et le jour font gentiment
connaissance.
Ils s'accoutument les uns aux autres.
Puis,
commencent la grande marche.
Qui durera jusqu'au sommet.
Jusqu'au moment,
même tard très tard,
Même tôt étonné,
où l'on comprendra bien
et assez.
Que la majorité sera repue.
Pourra dormir en paix.
Tous ne seront s accomplis.
Il y aura toujours des frustrés.
Chaque jour un labeur.
La vie est une concession.
Ils resteront dans leur coin
ou ils en prendront leur parti.
Pardonnant ce jour.
Attendant le suivant.
Lui, justement, le jour,
arrivé à ses fins,
il devra se tourner
vers le digne successeur,
à l'échauffement.
Il a l'obligation,
nécessaire et mortelle,
de faire ses transmissions,
d'y consacrer le temps,
tout le temps qu'il faudra,
toute la nuit si besoin.
Le petit camarade boira ses
sages paroles
de jour initié.
Il ne sait pas grand-chose,
le petit nouveau-né.
Il sait qu'il doit ouvrir
la bouche,
les yeux,
et les oreilles,
laisser s'étendre en lui
le vieux jour qui finit.
Il se laisse grossir
de ce
énième
frère.
Sans lequel il n'est rien ni personne.
Sans lequel la grande marche
peut s'achever d'emblée.
Il poursuit,
sans relâche,
les étirements rituels,
et dans les starting-blocks,
au matin sera prêt,
plus ou moins bien luné.
On ne lui aura rien dit de la place, du désert.
Parce que,
peut-être,
qu'à peine le pied en terre,
la foule accourra.
Ça,
personne ne peut s'y préparer.
Ni lui ni les autres,
ou d'avant ou d'après.
Le langage sibyllin de son aïeul
se sera imprégné
et coulera dans ses veines.
Il n'aura pas compris.
Mais là n'est pas le jeu.
Le tout est de survivre
et vivre et vivre et vivre.
Être jusqu'à la nuit.
A tout comprendre, on n'est plus rien.
Les jours avancent,
toujours plus riches,
toujours plus toujours plus,
même sans les beaux discours.
Ainsi de suite ainsi de suite
parsemé de jours
bleus,
or
et soudain !
Chacun à sa manière.
Chacun avec son flair.
Respectueux des ancêtres.
Grand inventeur du monde.
Le jour un créateur.
Toujours surréaliste.
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