dimanche 26 août 2018

La fin de l'idylle

Il l’a plaquée,
Définitivement.
Il en avait été fou.
Il en aurait vendu son âme.
Mais il s’en est lassé.
Il a toujours été celui qui
Finit par s’ennuyer.
Insatisfait.
Ou simplement qu’il voudrait
Toujours encore mieux ?
Il ne regrette rien.
C’était une belle histoire.
La plus longue qu’il ait jamais vécu sans
Doute.
Il lui a été magnifiquement fidèle.
Il en a pris soin comme
Personne.

Il sort de son rendez-vous
Les mains vides.
Il ne s’accrochera plus
À elle,
Elle ne le suivra plus partout.
Il a perdu son ombre,
Son refuge.
Il est seul.
Il marche.
Lui qui ne marche pas.
Même pour un journal ou une baguette.
Mais le cardiologue,
Franchement,
Le vieux bonhomme lui a fait peur,
Il en était prêt à se mettre au
Footing
Tous
les
jours
Mais non ! il lui a dit :
«Séparez-vous d’elle une fois pour toutes ! »
Ca l’a choqué.
Il s’est récrié.
Il a fait ses yeux de diable, Monsieur le docteur.
Alors il a dit oui
Penaud.
« Je revendrai ma douce compagne,
Vous avez ma parole. »
Ca lui a déchiré le coeur.
Il repartait de zéro.
Et le voilà maintenant
Qui marche dans la rue.
Seul,
Nu comme un ver.
Mais tiens,
Drôle de sensation...
Il sent l’asphalte sous ses pieds,
Il sent la mécanique des jambes qui chauffe
Et les rouages qui s’engrangent.
Il se sent formidablement automobile.
Il retrouve la magie de
Solitude,
Au corps à corps.
Et ses poumons salis bouchés
S’ouvrent
Sans broncher
Pour la première fois depuis
Bien quinze ans.
Il se sourit à lui-même.
Ca aussi,
Ça faisait un bout de temps...





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