lundi 8 juillet 2013

Au lit du monde

Je m’étends sur le lit du monde et je ferme grand les yeux, enfin, après toute la malvoyance d’une journée comme les autres.
N’est pas de tout repos de m’allonger dorsalement, laisser le kaléidoscope reprendre ses libertés. Je suis frileuse, je me sens inconséquente et truie qui langoureusement se vautre.
Que la détente résiste !
Je ris de moi, fondue de mirage pacifiste…
C’est en m’agenouillant aux pieds de cette couche que les éclairs de ma guerre des gangs me sautent au visage.
La réalité pure et dure sautille sans amertume ni tragédie, je redécouvre ses ravages.
Mais je ne me laisse pas abattre, menton rentré, riboulinée. Je me retrousse et me cravache. Huuuuh !
Du nerf la bête ! Cesse ton numéro de Pierrot la Lune, désespéré er rant au nid du monde, écran 360°, la Géode grandeur nature.
De bulle en bulle, je suis dans un dessin animé japjap où toutes les couleurs et univers me font la révérence. Tintin !! C’est moi ! C’est nous ! C’est eux ! le réel sans ratures.
Je flâne du dérisoire au plus diplomatique, costume-nœud papillon.
Blanche la chemise, je cherche discrètement James Bond, parachuté de son espion d’avion.
Eh oh ! Ma poule ! On n’est pas dans un film, t’es au lit du monde !
Indécrottable cette imagination ! En même temps, que serais-je sans cette alliée féconde ?
C’est ça qui m’irrite à la fin ! Je veux découvrir les arcanes et les formules géométriques de l’absolu et pour ce faire je dois fermer les yeux et inviter nécessairement cette folle du logis.
C’est à n’y rien comprendre. Pas étonnant que les hommes deviennent dingues. La logique se défie elle-même, elle est maso en fait, ni plus ni moins ; une névrosée encore, même si l’envie de croire à une jolie magie
qui n’existe pas ou si ? On ne s’en sort pas de ce labyrinthe. Ce lit se tortille dans tous les sens à travers les énigmes multicolores.
Il n’y a pas de sortie ! M’en fous, crains pas les boss et les aveugles carnivores.
Eh ouais les mecs !
Ce pieu-là, il mérite tous les dangers. Pèlerinage cul-sec !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire