Un petit cours du mercredi pour les mini, divas à venir ?
Une minus de 5 balais mais grande minus, les cheveux qui rebondissent, toute heureuse d'apprendre et d'entrer dans le cénacle des artistes qu'on lui fait miroiter.
Une autre minus de 5 balais, peut-être 6, elle a quelques mois de plus, des baguettes qui glissent autour des oreilles, anxieuse et bougonne d'être trainée par la vocation parentale.
La-bas, on est tous en cercle, on regarde la dame qui ressemble a une grosse Moreille Matthieu avec un sourire débonnaire. Elle est toute installée en elle, elle réconforte presque la 2ème minus et elle donne encore plus d'ailes à la 1ère. Elles ne se connaissent pas. Enfin, elles n'ont que 1800 ou 1900 jours derrière elles (le soleil n'a même pas eu le temps dire ouf dans cet intervalle riquiqui !), onc elles n'ont pas encore eu le loisir de peaufiner leur cercle social. Mais ce n'est pas sans savoir qu'il va falloir s'y coltiner. Les deux mini ne sont pas très chaudes mais à la guerre comme à la guerre, on leur a dit d'être braves, elles se portent volontaires. Elles sont surprises de s'engager et de si rapidement se cogner à l'autre. Elles n'avaient pas encore relevé la tête pour circonscrire leur but qu'il est au bout de leur nez. Coup de boule de rase moquette, les mini poussent un petit cri étonné et se sourient. La minus 2 se dit qu'elle l'aime déjà, elle s'est pas mise à vociférer et à la montrer du doigt comme ils font tous. On ne sait pas trop ce que pense la minus 1 mais elle se met à rigoler carrément, sans se moquer, c'est évident. C'est peut être l'air un peu ahuri de la 2 ou la joie de voir qu'elle a aussi trouvé une vraie paire. On ne le saura jamais... En fait si, parce que dans le futur, ce sera son style à la 1 de pouvoir décrire précisément en adulte réfléchie ce que la naine qu'elle était ressentait à ce moment-là. Elle épate cette femme !
Revenons à nos moutons. Elles se serrent pas la main, ce serait un peu loufoque. Elles sont deux très polies, ce n'est pas le problème. Mais elles savent qu'on doit aimer les bisous et câlins avec leur taille d'handicapés, même si franchement les adultes dignes de confiance, c'est les doigts d'1/2 main au mieux. Parce qu'à cette hauteur, on doit pas être pessimiste, il faut s'élever pour ça. Mais elles savent très bien tout ça, elles sourient pas bêtement mais pourvu que les grands y croient. Bref, ça on l'a su beaucoup plus tard. La minus 1 comme la 2 se croyait seule avec ses pensées anormales. E ps une fois qu'on a pu délier la langue et débusquer les mots, on s'est déballé son sac. Dommage quand même qu'on n'ait pas pu se le dire alors ! Enfin, ça a fait de sacrées émotions après coup aussi. Les larmes aux yeux si les souvenirs sont bons.
Elles savent pas trop quoi se dire et comme d'habitude c'est gênant. Mais un peu moins avec elle, elles remarquent dans leur tête de minus. Les mamans se rejoignent et papotent autant comme autant. Pour une fois, on ne leur en veut pas, on est toute jouasse de rester avec la copine.
Tous les mercredis rebelotte.
Et puis 6 ans, 7 ans, chacune de son côté. Au revoir rapide, faut se dépêcher !
Les années coulent jusqu'aux 16 balais. Eh ben tiens ! c'est plus du tout une minus la n°1. On la regarde d'en bas. M'enfin la 2 est pas si petite, elles s'y retrouvent. Sans doute l'une comme l'autre attendent beaucoup et pas trop de ce contact un peu sacré qu'on voudrait préserver des 11 cycles pourris qu'on vient de traverser à la palme, pas plus. La 1 a envie que ça revienne, la 2 ose pas se l'avouer, elle n'y croit plus. La 1 parvient a espérer malgré tout, c'est beau ça ! Le début est prudent comme en amour. Et puis vite vite et t'en vas pas, t'es trop précieuse.
Et puis après encore 15 ans, on se demande comment on ferait sans la minus frisette qu'on chérit tant.
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