Sursaut du réveil !
Pantin à ressorts jailli de son cercueil du soir.
Je secoue la machine sûre de sa fatale erreur. Je l’agite pour qu’elle m’affiche au moins les chiffres du moment.
Mais il ne fluoresce plus ! Je dois trouver le minuscule rayon de lumière où je pourrais apercevoir l’ombre des deux vieilles aiguilles endormies.
Le pauvre zig ouvre un œil ébouriffé et remet ses cloches en place. Il sort de nulle part.
Montagnes russes à 4h du mat’ ! Non mais c’est quoi ce boxon ?!
Il est en rogne, il en bourdonne.
Nous nous querellons quelques instants. Il est sanguin le bonhomme.
Je t’ai à l’œil, saleté !
Malgré sa profession, qu’il n’a sans doute pas choisie, ça se porte de père en fils ces choses-là, il n’est pas noctambule.
Bref, nous avons fini de nous accuser l’un l’autre. Et oups là ! C’est ma citrouille qui a sonné ! Sourcils sur pointes, rondeaux des yeux, bouche qui se mange.
Mille excuses Monsieur le réveil, mô souis trôpé.
Ca bougonne branlant sur la table de nuit. Ca grince. Puis
rrrrrrhh…Rrrrrrrhh… Rrrrrrrrrrhhh…
Réfléchissons…
Qui m’a donc chavirée en pleine nuit ?
Je replonge dans l’œil du cyclone.
Une apparition ; l’amie perdue, en souffrance.
Et en un clin d’œil, le souffle m’emporte et toute cette rame des mois et des mois pour distancer le foyer acide et cuisant de la séparation tombe à l’eau.
Je patauge à nouveau, je patouille, pas si désagréable au fond.
Je retrouve le blanc-rose nacré cotonneux, le hamac faussement solitaire, le jardin arrondi, l’odeur d’oranger volatile mais confiante.
Entre quat’z yeux, ma chambre et moi méditons.
Comme attendu, la douleur passe faire un coucou. Et pourtant, elle surprend, même prévue, même pas si intense. Elle se faufile dans la brèche qu’on avait omise.
Pas un supplice.
Je me demande même s’il n’y a pas une certaine délectation dans cette nostalgie.
Maso ou pas.
Non soyons honnête ! Je sais que je savoure quelque part.
Je lèche le sang de la plaie qui se rouvre par petites touches comme un chien, instinctif. La solution est là ! dans ma salive ! N’allons pas chercher plus loin !
Me pelotonner encore sur cette étoile qui m’a tant protégée.
Me lover dans cette absolue langueur, en retraite mais pas crevée. On ne l’achève pas comme ça !
Regoûter à cette saveur d’adolescence qui tarde.
Ne pas la regretter.
Admirer combien elle a nourri au moins trois ou quatre couches
d’existence.
Mûri l’oignon énigmatique que l’on devient toujours.
Les yeux attachés au réveil, une main me retenant comme à la barre de ma barque, je réempoigne mes rames.
Et un nouveau sillon, plus détendu, plus imprévu, plus silencieux, se trace entre les vagues de toutes les vies que j’aurais pu.
Pantin à ressorts jailli de son cercueil du soir.
Je secoue la machine sûre de sa fatale erreur. Je l’agite pour qu’elle m’affiche au moins les chiffres du moment.
Mais il ne fluoresce plus ! Je dois trouver le minuscule rayon de lumière où je pourrais apercevoir l’ombre des deux vieilles aiguilles endormies.
Le pauvre zig ouvre un œil ébouriffé et remet ses cloches en place. Il sort de nulle part.
Montagnes russes à 4h du mat’ ! Non mais c’est quoi ce boxon ?!
Il est en rogne, il en bourdonne.
Nous nous querellons quelques instants. Il est sanguin le bonhomme.
Je t’ai à l’œil, saleté !
Malgré sa profession, qu’il n’a sans doute pas choisie, ça se porte de père en fils ces choses-là, il n’est pas noctambule.
Bref, nous avons fini de nous accuser l’un l’autre. Et oups là ! C’est ma citrouille qui a sonné ! Sourcils sur pointes, rondeaux des yeux, bouche qui se mange.
Mille excuses Monsieur le réveil, mô souis trôpé.
Ca bougonne branlant sur la table de nuit. Ca grince. Puis
rrrrrrhh…Rrrrrrrhh… Rrrrrrrrrrhhh…
Réfléchissons…
Qui m’a donc chavirée en pleine nuit ?
Je replonge dans l’œil du cyclone.
Une apparition ; l’amie perdue, en souffrance.
Et en un clin d’œil, le souffle m’emporte et toute cette rame des mois et des mois pour distancer le foyer acide et cuisant de la séparation tombe à l’eau.
Je patauge à nouveau, je patouille, pas si désagréable au fond.
Je retrouve le blanc-rose nacré cotonneux, le hamac faussement solitaire, le jardin arrondi, l’odeur d’oranger volatile mais confiante.
Entre quat’z yeux, ma chambre et moi méditons.
Comme attendu, la douleur passe faire un coucou. Et pourtant, elle surprend, même prévue, même pas si intense. Elle se faufile dans la brèche qu’on avait omise.
Pas un supplice.
Je me demande même s’il n’y a pas une certaine délectation dans cette nostalgie.
Maso ou pas.
Non soyons honnête ! Je sais que je savoure quelque part.
Je lèche le sang de la plaie qui se rouvre par petites touches comme un chien, instinctif. La solution est là ! dans ma salive ! N’allons pas chercher plus loin !
Me pelotonner encore sur cette étoile qui m’a tant protégée.
Me lover dans cette absolue langueur, en retraite mais pas crevée. On ne l’achève pas comme ça !
Regoûter à cette saveur d’adolescence qui tarde.
Ne pas la regretter.
Admirer combien elle a nourri au moins trois ou quatre couches
d’existence.
Mûri l’oignon énigmatique que l’on devient toujours.
Les yeux attachés au réveil, une main me retenant comme à la barre de ma barque, je réempoigne mes rames.
Et un nouveau sillon, plus détendu, plus imprévu, plus silencieux, se trace entre les vagues de toutes les vies que j’aurais pu.
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