mercredi 24 juillet 2013

4- Tableau déficitaire

Elle défile soigneusement, un pied devant l'autre sur une même ligne qui fend le corps au centre impeccable de l'hémiplégie, sur ses remparts de marbre méticuleux absent d'un quelconque défaut. Sous sa prestance princière orgueilleuse elle défoule sans tarir sa haine sempiternelle des gazelles criminelles et creuses.

On sent flairer sur notre peuple déchu les accords grinçants qu'elle croit contenir en maître et qui nous sectionne chirurgical les tympans en grumeaux irréparables. Comme les singes, on s'entraide on fait la chaîne de feuille en feuille (un grand cercle de gazelles en tailleur penchées en infirmières improvisées sur une autre galérienne défoncée des entrailles sensorielles).
On a parlementé et on se tient sur nos gardes, elle nous a piégées dans son miroir déformant ; pour nous trouer au clou de la coloquinte aux ripatons ; nous défroquer comme des pouilleuses et nous humilier sur la place publique au totem de cristal de la pureté du Seigneur Gloooooria ! et de tous ses serviteurs ; nous déflorer vigoureusement le fond de l'œil en grattant bien la paroi du globe ; nous baigner dans nos défaites de trop vivantes trop humaines trop secourues débraillées. Elle nous a approchées comme une belle-mère bardant honnêtement sa lotion défatigante pour nos yeux endoloris oh ça brûle ! par la longue besogne quotidienne, bien sûr je comprends tout ça  mes pauvres dames ! J’étais des vôtres il y a peu et me vlà toute revigorée par le produit miracle, je vous l'assure. Et on s'est laissé appâter par l'illusion d'un mieux-être paresseux. Alors vous imaginez bien que depuis c'est Défiance obligatoire ! On apprendra à nos gosses à voir le mal partout.
Elle a dit une fois qu'elle nous a toutes vaincues : vous répugnantes et honteuses gazelles qui souffrez désirez et mourez, je viens vous déflouter le cerveau en verre fumé que vous portez inconscientes, pour celles qui le méritent. Les autres seront cramées. Adolf m'a tout appris, Heil ! Vous êtes mes choses, mes truies domestiques, mes cobayes, mes futures inventions. Je suis le messie de la soustraction des pains. Elle a retenu un soupir de contentement, on s'est demandé si elle n'allait pas roter comme les petiots après leur lait mais non puisque jamais rien ne lui échappe.

Elle ne s'en défera jamais de son pouvoir totalitaire il est devenu sa raison de vivre la source de ses sourires qu'elle aime à dessiner sardoniques. Elle règne sur le tas de sardines à quatre pattes agglutinées au bas de son donjon.
Elle tiendra le défini jusqu'à la fin du monde, elle défendra sa place jusqu'au dernier coup de dent. Tous (c'est-à-dire elle) se battront jusqu'à la langue. Elle deviendra relique
Elle sera l'exacte défunte.

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