La rapetisseuse déraille
j’ai beau enfoncer le champignon
bousculer la ferraille
lui foutre des sérieux gnons,
ma dérouillée la laisse de marbre
elle abandonne sa tâche promenant nez au vent,
à l’ombre du roi Arbre,
sa carcasse syndicale, paressant au divan.
Elle a choisi son camp,
la traîtresse scandaleuse,
délaisse les géants
et se dédouane, lâcheuse !
Elle m’avait bien promis
sur sa tête et ses gosses
nains roux aux yeux d’acier, sans amis,
qu’elle bloquerait les colosses
à mes côtés, fidèle loyale
amoureuse de ma cause
organiserait la cabbale
pour démantibuler tout grandiose
ici bas.
Mais me voilà toute seule, éperdue et baveuse de rage contenue contre cette sale perfide qui m’a laissée tomber, retomber loin des yeux de mes énormes congénères.
Je suis petite, lillipute, minus, trognon.
Elle les a déchaînés, ils ont poussé d’un coup, reniflant le ciel à leur portée.
Me voilà comme une pomme mûre sans bras sans jambes, un tronc. La pomme, elle se débat, roulant de-ci de-là à défaut de s’élever. Elle s’essaye au trampoline, en vain, elle sert la gravité. Elle finit toujours par retomber dans ses filets, trapéziste de fortune.
C’est pas donc ridicule cet esprit d’aventure qui nous serraille le cœur à nous, petit bout de quelque chose !
Les géants se prélassent au soleil. Parce qu’il y a ça aussi ! Je suis vouée à l’ombre et à la turpitude. Ah ! je me pâme de cette maudite condition ! Seigneur du monde, pardonnez-moi ! Entendez le sombre appel de l’âme en peine !
Eh regardez le trognon les gars ! Pouah ah ah !
Personne ne me prend au sérieux ! Les grands de ce monde fréquentent les étoiles, allongent l’espace, infiniment. Ils s’effilent à merci et se cousent à tous les points de l’univers.
Je ne peux même pas remonter sur la branche de mes origines, je suis clouée chez les nimbus, rase-mottes, riquiquis !
Rapetisseuse ! grandis-moi !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire