mardi 16 juillet 2013

Jouir coûte que coûte

Jour et nuit dans relâche la pieuvre honnie l'étreint
silencieusement injuste elle pleure et plaint
sa pauvre hère de vie qui suit son si honteux destin.

Elle engage un matin l'ultime conversation.
avec le Souffle.
Ils s'assoient en cercle autour du totem de son exécution ;
pour s'apaiser, elle se gifle.
Impitoyable, exécrable, minable, fruit d'une mafieuse malversation
son droit de bout en bout, on le lui rafle.

Elle tombe les yeux
Elle tire le menton
Elle allonge le nez
Elle replie les oreilles
Elle range la langue
Elle pivote les épaules
Elle serre les fesses
Qu'on en finisse !

Le Souffle absorbe attentivement l'ultime conversation
sans balayer, sans ignorer, sans rien moufter.
Quand c'est fini, ils se regardent dans le noir, il siffle alors son plan pour exécution,
il la pressure, ronfle et renfle
efface la saleté qui camoufle
et procède habilement à l'extorsion ; elle n'y résiste pas, à bout de secrets, elle cafte
sa passion contre-nature.

La pointe des pieds
Genoux poitrine
Visage aux mains
L'épouvante pieuvre qui la chatouille
Elle se bidonne comme une baleine
se roule et se déplie finalement dans un orgasme délectable.

Frayeur adorée.
Transe de l'angoisse.

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