dimanche 24 décembre 2017

À mes tendres écorchés vifs

Que la vie soit une pute,
Rien de neuf sous le soleil.
Que la vie soit une énorme salope,
Parfois,
Il faut bien l’admettre.
La naïveté,
L’innocence,
Sans jérémiades ni chialements geignards,
N’est pas de mise pour
Nombre des vivants.
Quel que soit l’âge,
Aussi jeune qu’elle ait été,
Elle ne connaît
Ne connaîtra
Pas,
Sans tambour bien fanfare
L’insouciance.
Tous ces possibles sont loin derrière
Ou bien trop loin devant...
À chaque jour suffit sa peine.
La lutte du quotidien,
L’insouciance est un luxe.
Luxe qu’on dit,
Crie,
Trompette
La belle innocence
De l’enfance.
La plus grosse connerie de
Tous les temps.
La plus grande complaisance du
Monde adulte.
On se réjouit
Par procuration du
Sans arrière-pensée du tout petit.
On se réjouit de ce
Q’on voudrait croire
Avoir été,
On s’y accroche.
On c’est beaucoup !
C’est humain.
C’est exaspérant...

Il y a donc tous ceux qui
Se taisent
Et s’échappent loin du
Brouhaha
Pour ne pas entendre ces
Inepties d’insouciance.
Ce sont mes préférés
Bien sûr.
Ce sont mes plus tendres
Amis.
Mes plus précieuses
personnes.
Pas parce qu’ils seraient
Lucides.
Plus pour cette raison-là.
Parce qu’ils ont dans le cœur
Pour tous les jours de
Leur pute de vie
Ce trou de rêves
Et de magie.
A la place quoi ?
Quoi ?
Réfléchissez...
La solitude.
La  solitude qui
Ne s’éteint
Pas.
Qui les étreint.
Les poursuit.
Leur gicle à la gueule
Combien elle seule leur
A été fidèle.
Elle explose en un
Feu d’amertume
Bien malgré eux,
Mais qui semble éternel.
Alors,
Quand un de ces tendres
Écorchés vifs,
Une de ces êtres exceptionnels
Cachés dans
La normalité rassurante à
Leurs congénères.
Quand un de ceux-là,
Adulte désormais,
Bien armé,
Clairvoyant,
Jamais résigné
Même s’il a tout pour,
Voit sa solitude et
L’enfant trop
Intelligent
Qu’il a dû être,
Lui sauter à la gorge,
Au visage,
Aveuglants,
Envahisseurs
Indécrottables,
Alors,
Une rage immense
Me prend,
Bien plus puissante
Que l’intestine qui étudie les
Plis et replis intra intérieur.
Une rage de débutant.
Une rage de toute jeune.
Celle des débuts de la révolte
Parce que la vie se comporte
Comme une pute,
Se prostitue sans vergogne
A la solitude
Et abandonne
l’être que j’aime
Comme déjà mille et mille fois.
Alors,
Quand cet être-là
Souffre encore,
Lui elle qu’on devrait
Admirer chaque jour d’être
Vivante et prête à,
Quand
Encore la pute de vie
Joue son énorme salope,
Alors j’ai
La rage de tout lui donner,
Tout réparer,
Pour lui offrir
Une once d’insouciance.
Mais je ne peux que
Manger mes tripes
Et offrir mes mots,
Les seuls à savoir
Résister
A la solitude bourrée
Bras dessus bras dessous avec
La vie.
Avec cette rage,
Je voudrais leur
soulever
Leurs montagnes.



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