Un
air de princesse offensée,
de
madame offusquée,
les
yeux au ciel,
le
corps dit merde.
Et
va te faire tout ce qu'on peut.
Elle
se dresse comme une
muraille
de Chine.
Mais
quand tu recules un peu,
tu
vois qu'elle s'érige au milieu
d'une
sacrée banalité
quotidienne,
des
maisons,
des
jardins,
des
chiens aux barrières,
des
vaches aux champs.
Une
ridicule muraille de
Chine
fière
à la voix de stentor,
qui
jure avec le paysage
et
se cabre seule,
rue
dans un placard,
se
révolte
contre
une petite brise
bienveillante.
Comme
la grenouille se prend pour
le
bœuf.
Comme
une souris qui croit qu'elle
va
accoucher d'une
montagne.
Tu
sais bien ces gens qui
te
ferment
des portes
au
nez.
Ils
te les claquent
le
plus souvent.
Et
ils te claquent tes propres
portes
au
nez.
Ils
rentrent sur ton territoire
sans
aucune permission,
ils
ne la demandent pas de toute
façon,
ils
s'arrogent le
droit
de,
et
toi,
connard,
tue
les laisses faire,
au
début du moins.
Il
sont tellement sûrs.
Ils
savent tellement bien.
Tu
les laisses conquérir ta
terre,
une
énorme et
grotesque
muraille de
Chine
en plein cœur de
ton
jardin
modeste
et
réaliste.
Tu
peux en rire,
bien
sûr.
Il
faut en rire,
te
dit-on,
bien
sûr.
Facile
à dire.
Toi,
bien
plutôt,
tu
t'y coltinerais
et
lui hurlerais dessus
toutes
les imprécations
connues
de
toutes les fois
du
monde.
A
toi de te changer en Hulk,
de
croire à tes
pouvoirs
et de
l'éjecter
de
ta
terre.
Un
de ces gens qui
envahissent,
colonisent
si
tu
ne
les fais pas
chialer.
Un
de ces gens
indécrottables
que
tu crois bien plus
forts
que toi,
qui
s'avèrent
bien
souvent
de
verre,
mais
incapables d'admettre la
fragilité
humaine.
La
leur leur fait
horreur
et
ils ferment dur
les
yeux
pour
s'élever devant les autres,
menteurs
patentés,
faisant
croire à leurs
gros
bras
qu'une
pichenette
bien
sentie
finalement
brisera
mille fois.
Alors,
ces
gens-là qui tiennent tes portes
et
s'installent
chez
toi
comme
des voleurs,
que
toi,
inconséquent,
tu
laisses faire
pour
voir,
parce
que tu prends le temps
de,
sors
ta colère
et
vomis-la.
Tu
verras la muraille de Chine
qui
joue la grande prêtresse
s'effondrera
dans
un minuscule
tintement
de
vaisselle.
Sur
la grande porte d'accueil,
écris :
« Entrée
interdite aux gorilles gueulards malvoyants.
Passage
au miroir obligé. »
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