Comme une cantatrice qui
Se mettrait à raper.
Comme un hamster qui
Se changerait en ours.
Comme un très sérieux petit homme
Qui verrait des éléphants roses
Trompetteurs.
Dramatiquement ridicule,
Historiquement effroyable,
Humainement pitoyable,
À pleurer de rire,
L’ordre du jour,
La liste de courses,
La gentille recette.
Du pareil au même.
La même désinvolture,
Le même mépris pour
Sa propre espèce,
Sur un coin de table,
En quelques points.
Plus vite que ça !
Et que ça saute !
Pan pan cucul et ferme ta gueule.
L’ordre du jour a dit
Et il n’y a pas de mais !
Non mais...
C’est pas possible ces gosses
Enfin !
Quelques mots,
A la lettre
Et si ça ne veut rien dire,
Eh bien... Tant pis !
Qu’a cela ne tienne,
Je prends celui-là celui-ci,
Jolis ensemble
Et zou ! Voilà le suprême
Ordre du Jour,
L’ordre du prince
Et la cour vénère
Ces mots vides
Vains
Veules.
Ces mots qui trahissent
L’humanité.
Mais non trop facile d’accuser
Les autres.
Remarquez que certains
En font l’ordre d’une vie.
L’ordre d’une guerre
Et d’un monde parti en fumée.
Les mots qui,
Comme les bouches,
Peuvent été donnés en
Spectacle,
Tellement bien jouer les
Marioles
Que tout le public y
Croit
Et se laisse happer
Par leur factice toute-puissance.
Ils s’avèreront
N’être que des marionnettes
Dans les mains pataudes de
Cuistots asilaires.
De simples outils
Mais aussi
Fous
Qu’ils auraient pu
Etre témoins.
A l’image des bouches et des doigts
Qui les ordonnent.
Fermez les yeux ;
Sans spectacle pour une fois ;
Et écoutez l’air que font
Vibrer les mots.
L’air ne ment pas.
Trop impalpable ?
Trop invisible ?
Justement.
Justement !
Démasqueur professionnel,
Il vous dira bien plus
Clairement
Les grands fonds ténébreux,
Sublimes ou démoniaques,
Ou l’entre-deux,
Le plus souvent,
Derrière les
Mots vus et revus,
Même plus rêvés
En vrai.
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