samedi 2 décembre 2017

La petite mort littéraire

Je le lis encore.
Ça ne fait que trois petites fois.
Trois petites fées.
Qui attendent leurs p'tites sœurs.
Parce que j'en dois encore faire flamber trois.
Au moins.
Parce que je lis n'a pas fini.
Il est mi-.
Tronqué.
En haleine.
Il y retournera et le feu follet de nouveau
s'embrasera.
Dans les flammes, une petite fée dansera sur elle-même,
comme un vieux jouet chanteur,
comme une poterie sur tour,
modelée à grands coups de lèche brûlante.

Je le lis,
et
j'ai presque peur de remettre la main
dessus.
Comme sur une Bible trop sacrée,
gênante de solennité
gênante d'impudeur
tant les réponses sont hurlées haut et fort.

Je le lis,
il est petit ce livre !
Tout petit !
Aussi petit qu'un livre-lutin
Ce bébé-bible à fées de feu.
Un bibelot me dira-ton.
Et tu en fais tout ce pataquès ?!
Ah ces gens qui lisent...
Un petit livre parmi des centaines d'autres déjà lus et à lire.
A en tourner la tête.
Mais celui-là est un vrai chamboule-tout.
Se déroulent sous mes yeux les mots
que
j'aimerais écrire.
Pas leur sens, pas l'histoire, pas le sujet visible à l’œil nu.
Le vrai sujet, celui que certains croient objet.
Le trésor est toujours caché dans l'emballage.
Le vrai sujet : la poésie.

J'hésite à le lire
à nouveau,
de peur de me perdre de plaisir.
Une petite mort assurée
mais
j'ai encore mille livres à
écrire.
La petite mort n'est pas la grande.
La petite mort vers la grande vie.



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