Les
yeux surveillent,
on
a dit ;
«société
parano »,
ils
se parent de toutes les perfections
pour
surveiller,
être
sûr et certain
et
ne jamais
ô
grand jamais
perdre
le contrôle.
Ils
surveillent,
ils
font la chouette,
la
mouche,
ils
tricotent dans toutes les
directions
pour
ne rater aucun
sens.
Nos
yeux sont prêts à
tout.
A
tout ?
Erreur
monumentale
grande
comme la Tour Eiffel !
Les
yeux surveillent,
Etat
policier de chacun
mais
attendre arme à la main,
braquer
les yeux
sur
sa cible,
voilà
qui n'agite pas les
boyaux.
Et
tout le monde ici-bas s'en félicite,
semble-t-il.
Dès
lors qu'on offre le
spectacle,
pas
celui si rapide
que
les boyaux sont
largués
avant même d'avoir
commencé,
le
vrai spectacle,
celui
qui appelle l'esprit,
le
cœur,
le
corps flagada
parfois,
jambes
de coton,
intestins
à l'envers,
le
vrai spectacle
celui-là,
on
ne le regarde
pas,
pas
avec les yeux,
machines
de guerre pourtant
formidables,
dans
tout ce que dit
ce
terme.
On
brandit ses machines
à
écran,
humaines
mais virtuelles,
bien
nôtres mais autres,
faciles,
de
loin,
pas
toucher zone sensible !
On
brandit l'objet qui se
glisse
entre
nos yeux et
le
monde
et
autorise les grands
mensonges,
nous
sommes indirects,
à
moitié absents,
et
donc beaucoup moins
responsables.
Quel
soulagement mon Dieu de
ne
pas porter nos émotions !
Voilà
où sont les couilles que
nous
ne portons pas
à
ne plus jamais
regarder
en face.
A
travers,
truchement,
intermédiaire,
quelle
douceur de vivre que
ces
machines à écrans qui nous lavent
de
tout
soupçon
d'émotion.
Ayons
peur !
Surveillons !
Les
yeux sur le pont
mais
pleutres déserteurs
lorsqu'il
s'agit
d'aimer
et de
pleurer.
Où
sont passés nos yeux,
les
valeureux ?
Sans
doute au feu,
avec
les livres
et
Dieu.
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