mercredi 13 décembre 2017

Où sont passés nos yeux ?

Les yeux surveillent,
on a dit ;
«société parano »,
ils se parent de toutes les perfections
pour surveiller,
être sûr et certain
et ne jamais
ô grand jamais
perdre le contrôle.
Ils surveillent,
ils font la chouette,
la mouche,
ils tricotent dans toutes les
directions
pour ne rater aucun
sens.
Nos yeux sont prêts à
tout.
A tout ?
Erreur monumentale
grande comme la Tour Eiffel !
Les yeux surveillent,
Etat policier de chacun
mais attendre arme à la main,
braquer les yeux
sur sa cible,
voilà qui n'agite pas les
boyaux.
Et tout le monde ici-bas s'en félicite,
semble-t-il.
Dès lors qu'on offre le
spectacle,
pas celui si rapide
que les boyaux sont
largués avant même d'avoir
commencé,
le vrai spectacle,
celui qui appelle l'esprit,
le cœur,
le corps flagada
parfois,
jambes de coton,
intestins à l'envers,
le vrai spectacle
celui-là,
on ne le regarde
pas,
pas avec les yeux,
machines de guerre pourtant
formidables,
dans tout ce que dit
ce terme.
On brandit ses machines
à écran,
humaines mais virtuelles,
bien nôtres mais autres,
faciles,
de loin,
pas toucher zone sensible !
On brandit l'objet qui se
glisse
entre nos yeux et
le monde
et autorise les grands
mensonges,
nous sommes indirects,
à moitié absents,
et donc beaucoup moins
responsables.
Quel soulagement mon Dieu de
ne pas porter nos émotions !
Voilà où sont les couilles que
nous ne portons pas
à ne plus jamais
regarder en face.
A travers,
truchement,
intermédiaire,
quelle douceur de vivre que
ces machines à écrans qui nous lavent
de
tout soupçon
d'émotion.
Ayons peur !
Surveillons !
Les yeux sur le pont
mais pleutres déserteurs
lorsqu'il s'agit
d'aimer et de
pleurer.
Où sont passés nos yeux,
les valeureux ?
Sans doute au feu,
avec les livres
et Dieu.



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