dimanche 3 décembre 2017

La folie du plaisir

Parle-t-on de plaisirs ?
Parle-t-on du plaisir ?
Il faut il faut il faut
nous dit-on.
Combien d'orgasmes hier ?
Et en moyenne dans le mois ?
Tu te fais plaiz' au boulot ?
Tu as raison, qu'ça d'vrai, sinon on crève.
Ou on revient à l'époque des parents ;
hors de question !
Prenez plaisir, partout tout le temps
et ne laissez pas le devoir et le falloir prendre
le pas.
Profitez !

Mais rien ne se passe.
Profiter parce que j'en ai le devoir ?
Me sentir coupable de ne pas savoir égrener mon
plaisir
dans tous les coins ?
Comme le chat qui pisse et marque son territoire.
C'est pire que le mal.
Le plaisir se coince alors, contorsionné entre lâcher prise et ordre social !
Chef oui chef !
Mais alors, en position obéie, je construis un plaisir
qu'il faut et qui n'est pas le mien.
Une case de plus dans laquelle se glisser
et faire semblant.
Encore et encore.

Puisque même le plaisir est un
il faut je dois y a qu'à.
Paradoxe débilitant du message :
il FAUT prendre PLAISIR,
me crie-t-on dans les oreilles assourdies ;
il faut être heureux et calme,
j'oublie ce que j'aime et je hais le plaisir.
Il me poursuit et m'est inaccessible.
J'ai peur de mourir dans cette course infernale
et de rater la vie.

Reviens aux bases !
Caresser ton chat.
Un bon café le matin.
Te glisser dans ton lit tout doux.
Et ton bisounours musclor qui ronronne des Je t'aime.
Et lire,
lire,
lire
avec toute la volupté la plus indécente
qui soit.

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