mardi 26 décembre 2017

La rage se range et la savane s'enchante

La rage cède du terrain,
son rictus douloureux sourit
maintenant
parfois.
La rage n'est plus reine en ma
demeure.
Elle n'est plus la
fürher
intouchable,
inatteignable,
hypnotiseuse de toutes les autres
émotions.
Pas de baguette magique.
Sa seule apparition,
sa seule présence
et toutes à ses pieds,
lui léchant
les bottes,
le cul,
la main qui pourtant
les frappe,
les tue.

La rage cède sa place omnipotente
et reprend,
soulagée,
finalement,
son banal siège,
une parmi d'autres.
Elle n'avait plus d'amis,
elle était la plus forte,
la première sans aucun
conteste,
pour se réveiller en pleine nuit
cauchemardant sa perte,
sa trahison,
la cabale
chevauchée piétineuse,
à tout galop
contre elle.

La rage cède son trône de malheur
et refont surface
ses paires,
toutes ses paires,
délivrées,
déchaînées,
grande bamboula
des jours durant.

La rage surgit de temps à autre,
apparitions nécessaires,
l'énergie du désespoir,
mais désormais a
remballé ses
diktats
quotidiens.
Elle s'assoit de côté
et regarde sous son arbre
les autres
débrider,
crier sans honte
qu'ils s'aiment,
qu'ils aiment,
en bonbons arlequins,
rien à foutre !,
que tout n'est pas à
jeter aux ordures,
que tout n'est pas à
reconstruire chaque jour,
que tout n'est pas à
renoncer encore.

Rage se repose
enfin.
Vieillissante.
Abîmée avant l'heure.
Tout donné dans la
jeunesse.
Une fin de vie à l'abri,
en bonne intelligence,
avec ses sœurs
arc-en-ciel,
licornes souriantes,
éléphants roses,
panthères bleues,
savane enchantée.
Plus de honte à se laisser
rêver et
plonger au cœur du
palpable
et des corps
chauds et humides.
Réels et partageurs.

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