La
rage cède du terrain,
son
rictus douloureux sourit
maintenant
parfois.
La
rage n'est plus reine en ma
demeure.
Elle
n'est plus la
fürher
intouchable,
inatteignable,
hypnotiseuse
de toutes les autres
émotions.
Pas
de baguette magique.
Sa
seule apparition,
sa
seule présence
et
toutes à ses pieds,
lui
léchant
les
bottes,
le
cul,
la
main qui pourtant
les
frappe,
les
tue.
La
rage cède sa place omnipotente
et
reprend,
soulagée,
finalement,
son
banal siège,
une
parmi d'autres.
Elle
n'avait plus d'amis,
elle
était la plus forte,
la
première sans aucun
conteste,
pour
se réveiller en pleine nuit
cauchemardant
sa perte,
sa
trahison,
la
cabale
chevauchée
piétineuse,
à
tout galop
contre
elle.
La
rage cède son trône de malheur
et
refont surface
ses
paires,
toutes
ses paires,
délivrées,
déchaînées,
grande
bamboula
des
jours durant.
La
rage surgit de temps à autre,
apparitions
nécessaires,
l'énergie
du désespoir,
mais
désormais a
remballé
ses
diktats
quotidiens.
Elle
s'assoit de côté
et
regarde sous son arbre
les
autres
débrider,
crier
sans honte
qu'ils
s'aiment,
qu'ils
aiment,
en
bonbons arlequins,
rien
à foutre !,
que
tout n'est pas à
jeter
aux ordures,
que
tout n'est pas à
reconstruire
chaque jour,
que
tout n'est pas à
renoncer
encore.
Rage
se repose
enfin.
Vieillissante.
Abîmée
avant l'heure.
Tout
donné dans la
jeunesse.
Une
fin de vie à l'abri,
en
bonne intelligence,
avec
ses sœurs
arc-en-ciel,
licornes
souriantes,
éléphants
roses,
panthères
bleues,
savane
enchantée.
Plus
de honte à se laisser
rêver
et
plonger
au cœur du
palpable
et
des corps
chauds et humides.
Réels et partageurs.
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