mercredi 27 décembre 2017

Quand l'artiste n'est qu'un homme ; La Promesse de l'Aube, Romain Gary

L'on admire
l'artiste.
L'on salue
le talent.
L'on vénère
la main sûre
qui a écrit et frappe,
train sans arrêt,
les omnibus ne sont pas
pour cette main,
du premier coup,
direct,
K.O.,
Ok, je jette l'éponge,
le combat n'a plus de
sens,
on ne se bat pas contre ces
êtres-là,
magiciens,
faiseurs de rêves,
prometteurs du
nôtre,
de tous.

Et puis,
l'on réveille
l'homme,
l'on atteint
le réel,
l'on touche
la vraie vie.
Et le magicien,
non ne déchoit pas !,
on n'attend pas de lui qu'il
soit
aussi
magique
que ses
pouvoirs ;
le magicien est une
plaie,
béante.
Il accomplit sa
tâche,
lui-même sali
de la douleur des autres,
ceux qui l'ont élevé,
ceux qui l'ont planté dans
le grand jardin
des maux.


L'artiste est
un ennemi dévoué,
intime
de la folie.
Il porte
et ploie,
en meurt
parfois,
en hurle
toujours.
C'est un martyr,
qui fait de son sang
l'encre magique,
de sa plaie
la page et ses mots
gribouillés
incompris,
insondables,
le direct en pleine
face.

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