jeudi 21 décembre 2017

Les mots défendus attendant Godot

Les mots,
les phrases,
patientent,
depuis des heure,
des jours,
sans manger sans boire,
campent comme
en attendant
l'artiste
magique
Godot,
tout pareil.
Ils sont là,
n'existent pas
vraiment,
n'existeront
que quand
proférés,
cartes sur table.
Ils sont aussi vivants
dedans que
dehors,
dans cette lente
queue leu-leu
qui leur donne tous les
espoirs.
Pourtant,
ils existent
bel et bien,
déjà,
forts et solides.
Mais ne valent rien
au fond d'une gorge
ou d'une poitrine
expectatives.
Ils savent qu'ils doivent pousser
non au crime,
peut-être de vérité s'il en est,
pousser,
pour entrer ?
Non pour sortir
de ce goulot
d'étranglement,
agonisant,
et trouver l'immense
scène
de l'existence
libre.
Libre, libre,
c'est un bien grand mot.
Sans aucun doute.
Mis l'impression
suffit.
Ils finissent par
trépigner,
s'agiter,
le bordel Messieurs Dames !
Je peux vous le dire.
Ils foutent le
bronx,
eh oui !
Ils prennent en otage toute la gorge et la
poitrine,
ils vont jusqu'au
bide tripes et tout les tuyaux.
C'est-à-dire qu'ils ont eu le temps de
copuler et de
procréer.
La queue leu-leu tout le long
des vrilles du gros
intestin.
Ils en viennent aux mains
et attaquent
l'intérieur.
Rien ne sert :
plainte,
main courante ou
autre.
Ils doivent s'extriper.
Et les yeux émerveillés
Stade de France ou
POPB,
assister
à leur
représentation.
Le spectacle de leurs rêves.

Les mots défendus.
Ils finiront par être
crachés,
bien ordonnés,
sécurité oblige,
aspirant de grandes bouffées
d'air frais,
ayant trouvé
leur God Liberty.

Mais où sont les vrais
évadés,
planqués comme de grands
criminels ?
Les mots qui ne s'extripent
jamais
et qui se cachent mieux que
tous les rats,
cape d'invisibilité
et entraînent dans
leur cavale
les plus modestes
qui se croient
aussi
pourchassés.
Les vrais
restent au fond du trou.
La prison est
impénétrable.

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