mardi 23 janvier 2018

Les morts nourriciers

Où sont mes morts ?
Je les ai reniés,
Je les ai tués et retués,
Je les ai enfouis et renfouis.
Je les ai jetés aux ordures,
Nageant dans leur mare d’excréments.
Je les ai fait rejoindre
Par les haïs du passé,
Je les ai souvent regardés
Du haut de ma colline
S’embourber dans leur décharge,
Leurs déchets,
Se mélanger,
Ne plus ressembler à quiconque.
Les vieux morts
Les jeunes haïs,
Je les ai effacés,
Gommés tout simplement
Interdits de séjour dans la
Deuxième vie.

Où sont mes morts ?
Où sont mes ennemis ?
Où sont mes révoltants ?
Je les ai dégagés le plus
Loin possible,
Tir fatal,
Dans le mille
Mais le match gagné,
Ils restent pourrissants.
Pourrisseurs.
Ne meurent jamais.
Ils nourrissent ma colère,
Sans un bruit,
Pas un battement de cil,
Encore moins de coeur.
Quand je perds la rage,
Je les invoque
Inconsciemment,
Et nous nous crachons
Dessus
Et je repars,
Rechargée.

Où sont mes morts ennemis ?
En monceaux orduriers,
Moi-même insultante ordurière,
Maltraitante,
Tyrannique,
Et la rage au ventre,
Ils végètent.
Mais ils servent ma furie
Ma guerrière.
Mes morts ennemis
Sont de faux oubliés.

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