samedi 23 septembre 2017

Double face

Les jours se suivent et se
contrent.
Les uns à l'appui des autres,
dirait-on,
comme pour assurer l'équilibre de
l'édifice.

Jour hideux,
j'ai peur,
je tremble de partout,
je bous aussi de
colère,
quand la peur disparaît,
si la fatigue n'a pas pris le
pas.
Jour odieux,
sourire tiré,
cernes creusés,
œil sombre,
nul ne compte.
Nul fait le compte.
Nul est son nom.
Nulle est mon nom.
Blanc,
noir,
vide,
sidéral,
désaimante,
partir,
s'enfuir loin
de tout,
ne surtout pas
être seule,
pourtant.
Jour terreux,
jour de cave,
jour sous terre,
jour de geôle.

S'ensuit
son endroit,
son envers,
son reflet,
son mirage,
son modèle ;
tout n'est qu'une question de
point de vue.

Jour radieux,
primesautière,
je crapahute sur les
obstacles,
j'en joue,
je me joue du reste,
des tours,
moi-même,
aux autres.
Jour joyeux,
foufou,
froufrous de sortie,
les codes aux orties,
la norme aux poubelles,
je ris,
je clowne,
la peur est remise à demain.
« Je suis amour »
clamé-je
théâtralement,
la main au cœur,
ridicule Sarah Bernardt.
Rions ! Plus loin !

Ils se connaissent,
ils se passent le relais,
ils font que l'autre existe tel,
et non autre.
Ils se disputent
le bâton de parole,
de temps en temps.
Mais souvent,
ils s'imposent
l'un à l'autre,
et
jour hideux ou jour radieux
se laisse échouer,
repos,
sans être vaincu,
vivant
doucettement
en sous-marin.
Jusqu'à la prochaine.





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