S'enserrer,
s'enrouler,
se
nouer
aussi
fort qu'un marin,
sans
doute pour
aussi
s'envelopper,
se
réchauffer.
S'astreindre,
rapetisser,
se
ramasser,
à
coups de
nœuds
auxquels
on croit dur
comme
fer.
Il
a fallu.
Question
de survie.
Mais
le cocon
est
devenu
prison.
Il
entaille
désormais
la
chair,
au
lieu de
la
caresser.
Je
me débats
et
les nœuds
encore
davantage
crispent.
Je
perds mon souffle,
je
m'énerve,
je
finis par
enrager,
ouvrière
de ma
salvatrice
prison.
Et
je me tais.
Les
nœuds appellent
mon
silence.
Je
sais déjà.
A
quoi bon
dire ?
A
quoi bon
gâcher ?
Mais
une déception de
trop,
une
lame au cœur
fichée
comme
il
y avait longtemps que,
et
je m'effondre,
comme
une merde
molle.
Je
laisse les nœuds
serrer.
Je
n'ai plus envie.
Reste
à parler,
cette
fois.
Et
les douves qui
m'encerclent,
de
honte et de peur,
me
sont
indifférentes.
Je
me mouille.
J'appelle
à l'aide.
Surgissent
alors
les
imprévus,
les
improbables,
qui
pourtant ne se sont
jamais
cachés.
L'ambition
et les rêves,
bannis
depuis
des
décennies.
Ils
reviennent en
conquérant,
frais
comme des
gardons,
ils
n'ont pas pris une
ride,
ils
ont médité
vingt
ans.
Et
les amis,
les
amours,
qui
écoutent
avec
leurs oreilles
et
âme
d'éléphant,
et
qui soulagent.
Qui
eux savent
dénouer,
habiles,
qui
savent depuis toujours,
et
qui dansent
à
pleines mains
avec
l'ambition et les rêves.
Les
aimants
qui
s'enfoncent
dans
la douve,
sans
aucune frayeur
ni
hésitation
et
ouvrent le
chemin.
Je
ne voyais qu'un horizon
lourd,
normand,
brouillé
et pluvieux,
lent
comme un dimanche.
Les
aimants
disent :
« Regarde
là-bas,
on
t'attend.
C'est
pour toi
et
défais-moi ce sac de nœuds
bordel ! »
tout
en me tournant autour
et
tirant sur toutes les
bonnes
ficelles.
« Regarde,
tu
t'y es presque.
Laisse-le
s'approcher aussi.
L'horizon
est un
fuyard,
peureux.
Amadoue-le
et espère.
Puis
crois-y
et
fais confiance. »
Et
d'ajouter,
avec
ou sans paroles :
Ne
nous lâches pas
en
route
hein !?
Je
ne suis pas une
ingrate
enfin !
Terriblement
rancunière ?
Oui,
aussi fort que
reconnaissante.
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