mercredi 27 septembre 2017

Le passé me déchaîne

Le passé jeté à la figure,
lettres au sol,
mots à terre,
mais les mots ne sont jamais à terre,
a corrida n'en finit pas avec eux,
il s'étale,
le passé se répand,
il est partout dans la petite chambre,
il se glisse sous les meubles,
on dirait un tapis de feuilles mortes
à l'automne,
mais les feuilles sont vivantes
et ne craquent pas sous les pas.
Je ne marche
sûrement pas
dessus,
ce tapis-trésor.
Ce passé
que j'ignore,
dont on m'assure que j'ignore
tout,
me remonte à la gorge.
Quelqu'un en moi le
connaît,
le vit et le revit peut-être
sans cesse.
Le passé,
comme une énorme vague,
un splendide rouleau
qui conduit
seul
la barque,
sûr,
fort,
qui glisse vers l'avenir.
Je contemple
le spectacle du passé triomphant,
enfin libre
et bavard,
la vague,
l'énorme et splendide rouleau
de mots
qui me déchaîne
et
m'emmène
comme une évidence
sur ma route.

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