jeudi 14 septembre 2017

La maison de livres

Lire écrire courir,
passer sa vie entre les pages
de tous les livres du monde,
se plonger dedans,
y nager aussi doux qu'un poisson dans l'eau,
ne pas ranger,
surtout,
laisser flotter tout autour de soi,
dans cette grande piscine à livres,
mon espace vital,
mon cercle de feu,
ma muraille de Chine,
parfois,
ma bulle de liberté
absolue.
Non la liberté absolue n'existe pas,
il y a toujours les autres,
mais je ne suis libres qu'avec eux
puisqu'ils m'écrivent
les livres sur lesquels je marche,
je dors,
au creux desquels
je me réfugie,
en tailleur,
en boule,
bercée,
autiste,
et reviens à la vie.
Je ne rêve pas d'une maison de sucre et de pain d'épice.
Je rêve d'une maison de livres,
où chaque mur,
chaque meuble,
tient sur eux,
en est le subtile
encastrement,
Une maison dont ils soient
la moelle,
une maison magique
maçonnée au livre et à l'encre.
Dans cette maison-là,
rien ne peut arriver,
l'on peut vivre et mourir
en paix,
l'on peut être sûr,
l'on peut ne pas trembler,
l'on peut frémir
de toutes les émotions
sans contraintes,
sans vergogne.
La maison de livres
est la maison où l'on peut
être humain
de bout en bout,
et où on apprend à l'être
encore plus,
encore mieux,
les chutes sont sans mal,
les livres amortissent
toutes les blessures,
les pansent,
les referment
sans les omettre,
les rient aussi,
parce que l'humour nous sauve
de presque tout.
La maison de livres
où l'on ne craint ni
le loup
ni
la sorcière,
aucun coups bas.
Un coup de livre et l'ennemi
est neutralisé.
L'arme fatale.

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