dimanche 24 septembre 2017

Ecrire

Réinventer le cours
de la vie,
reconstruire son
passé,
redorer ses
souvenirs,
être celle que j'aurais
rêvée de
sentir battre en moi.
Donner vie à toutes
celles
qui auraient pu,
qui auraient dû (quand la colère bout),
toutes celles qui étaient
là,
à attendre
et qui finirent
sans doute par s'endormir,
de désespoir,
de rancœur.
Elles qui n'attendaient que
de
se montrer,
prouver,
spectacle,
vie au grand jour,
amis,
fêtes,
danser.
Dans le kaléidoscope de mes
êtres potentiels,
faire jaillir les plus
folles,
les plus
osées,
les plus
entêtées.
Celles qui auraient couru
à toutes jambes,
ou crié gueulé beuglé
libérées,
ou même dansé comme des déesses
sans honte,
sans peur,
sans lunettes de taupe
maladroite
et grossière.
Dans ce kaléidoscope,
les trois quarts qui ont
finalement
se résigner,
malgré leur fougue
et
leur feu,
qui m'ont brûlée de l'intérieur,
non par vengeance,
parce qu'elles sont
telles
et que je ne les ai pas
laissés
s'écouler,
traverser la paroi du
secret.
Je les ai laissés
périr,
du moins se flétrir
mais je cours à la recherche
du temps
perdu.
Faire vivre enfin
ces morceaux de moi
omis,
réprimés,
emprisonnés
sans jugement
et annoncé
« ad vitam eternam ».
Mais elles sont là
toutes ces filles et femmes
en geôle,
elle respirent à peine
mais jamais elles ne sont
mortes.
Les réveiller et les faire danser
sous mes doigts
écrivains.

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