Réminiscence
furieuse,
retour
en arrière abrupt,
le
haut des cimes,
plus
haut que depuis bien longtemps,
tout
en haut
où
l'on ne se rattrape plus
et
où
même
si on n'est pas
comme
ça,
on
a un vertige lourdement
vomisseur.
Le
vertige est immense,
il
grossit le cœur et l'estomac,
d'autant
plus que je recule,
que
le vide m'oppresse,
encore
aujourd'hui,
plus
fort que tout.
Toutes
les ficelles
apprises
grâce
à l'âge,
le
bonheur de vieillir !
N'ont
aucun effet sur
ça.
C'est
un ça
aussi
informe qu'on le nomme.
Je
redeviens
cette
enfant paniquée,
prête
à tout pour que
cela
cesse,
soucieuse
de sa seule existence.
Aucune
dignité n'a plus
cours.
Je
suis sur la cime des plus hauts sapins
mais
sans Papa Noël
pas
de cadeaux à l'approche
sauf
la peur.
Je
pioche dans toutes les réserves de
courage.
Je
sais que c'est là le vrai
courage,
que
tout ce que les autres admirent
et
distinguent comme
tel,
n'est
rien
comparé
à ce courage-là de
ne
pas sombrer dans l'inconscient
de
la peur.
Le
courage n'est défini que par
l'unique
et seul intéressé.
Ce
n'est pas vous qui ne définirez
jamais
mon courage.
Ni
moi qui ne définirai jamais celui d'un d'entre vous.
Le
courage se cache là
où
l'on attend le moins,
là
où les grandes peurs se terrent.
Je
suis
pleine
de honte
la
petite fille
qui
crevait d'humiliation
à
savoir
mieux
que quiconque
qu'elle
se vendait
pour
ne pas affronter le vide,
qu'elle
paierait des jours et des semaines,
cher,
qu'elle
ne ferait que conforter les mépriseurs,
qu'elle
nourrirait,
ça
elle ne le savait pas encore,
la
bête féroce qui grandissait en elle
et
tuerait sans
vergogne,
enfin !
quand
elle aura été couvée
le
temps parfait,
le
temps entier.
Je
retrouve avec douleur
et
surtout
exaspération
cette
petite fille
craintive
qui
approuve qu'on la méprise,
tant
elle voudrait être une autre.
Je
balance
pendant
des heures
sur
les cimes,
j'attends
la fin du supplice,
je
compte les minutes,
comme
au bon vieux temps.
Je
suis la gosse
qui
continue de se taper la tête
contre
les murs de l'angoisse,
comme
un bélier fou
mais
stupide.
Je
la retrouve aussi,
les
yeux de l'intérieur écarquillés,
je
croyais qu'elle ne reviendrait pas,
elle.
Mais
elle réclame son dû,
son
issue
que
je suis enfin
prête
à admettre
ne
jamais avoir
débusquée.
La
vraie issue,
droite,
debout,
saine.
Les
autres n'ouvrent pas
la
vraie porte.
Le
fond du jardin,
ou
la trappe de la cave.
Pas
la vraie porte,
jamais.
Alors
au travail
maintenant
qu'elle est de retour !
Le
vrai face à face commence.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire