Désolation,
tour et retour,
incessamment,
à chaque page blanche,
chaque premier mot.
Joyeuse et vive
libre et sincère.
Un peu fébrile
face à ma feuille
et mon stylo,
devant la chance
d’avoir une arme
de la manier
sans effraction
au creux des chairs
chéries haïes.
Sans les blesser.
Sans faire couler
le sang
passés par là
juste au moment.
Rage et douleur
désolation
inopportunes
qui m’appartiennent.
Joyeuse et vive
libre et sincère.
Un peu frustrée
de voir gueuler
le cri amer :
désolation.
Les vieux pourris
le plus souvent
demeurent entre eux
malveillants oui
mais impuissants.
Pourtant résiste
le cri de guerre
des temps de peste.
Joyeuse et vive,
libre et sincère.
Un peu lassée
de ces malheurs
régurgités
reruminés
qui croient encore
à leur pouvoir
décapité
depuis des lustres.
Peut-être pas
siècles et des siècles,
quelques années
mais de longs mois
récupérés
sur le passé.
Ils devraient être
découragés
les vieux pépés
d’un autre siècle
cruels semeurs
de zizanie.
Ils lancent encore
feu de détresse
« Désolation »
comme une prière.
Joyeuse et vive,
libre et sincère.
Un peu fâchée
Mais colère saine.
Ils n’auront pas
le dernier mot
ni ma quiétude
de détraquée
ressuscitée.
Personne ni
quelqu’un
n’arrachera
mon cœur
cousu
trop tard
d’handicapée
pestiférée
revenue d’entre
les morts.
Désolation
je te honnis
tu es un leurre,
une ironie,
celle que je crache
de vieux pourris
en mal de plaie.
Joyeuse et vive,
libre et sincère.
Un peu rêveuse
et capitaine
de mes poèmes.
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