mardi 12 novembre 2013

Le rougisseur ; vive les timides !

Il est toujours quelque part
le timide.
Coin recoin
en silence.
Il faut le chercher
et peut-être le trouver.
Il ne se laissera pas alpaguer.
Ni au lasso.
Ni au bonbon.
Ni au coup de cil.
Ni au coup de rein.
Il s'enfuira plutôt.

Lecture tranquille,
au lacet d'une conversation,
le voilà le timide.
On était échappé bien au chaud
dans l'histoire des autres
et coup de sang,
une parenthèse,
une subordonnée,
le rougisseur est là.
abandonné aussi par la lectrice
sûre de sa compassion.
Envie de se faire pardonner
auprès
du personnage délaissé.
Et puis,
on n'a pas eu le choix,
il s'est fondu dans les mots,
je n'ai pas pu le voir.
Désolée tout de même.
J'ai le cœur qui se serre
à l'idée de cet homme ou cette femme
reclus,
au minuscule chuintement qu'il elle émet,
j'aimerais lui parler,
l'inclure
le faire sourire
qu'il me regarde dans les yeux,
au moins moi.
quelqu'un.

Film de fin de soirée,
deux grands et sublimes personnages
entourés de leur cour,
Spectatrice prise au piège.
De la beauté.
De la santé.
Des sans-soucis.
Pas besoin de Mary Poppins et vieux Merlin
ça marche comme sur des roulettes,
on glisse.
Franchit la porte
un être rabougri
par l'humilité
excessive qu'il s'impose
jusque dans cette fiction.
Il elle est courbée
pour mieux se cacher
illusion réconfortante
mise en scène de son noyau
tirebouchonné
noué
de long en large.
Magie synthétique
du timide.

Allez-y les gars !
Gueulez et prenez toute la place !
Crevez l'écran !
Et crachez-en leur plein la gueule !
Trouez les pages !
Aspirez leur quiétude !
Et brandissez votre hymne :
Timides, lucides, avides.


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