jour et nuit
toutes les heures que Dieu fait.
Ou autre chose
mais que la langue, les lèvres et la béance buccale
vivent
pour qu'on n'y fourre rien d'autre.
Leurs mots.
Leur bouffe.
Leur sexe.
Leur poing.
Qu'on ne profite plus
plus jamais
d'une tranquillité immobile
hospitalière
permissive
sans pont-levis ni barricades.
La brèche au milieu de la face.
C'est tentant ce trou à la vue de tous.
On entend ça.
Et aguicheur, équivoque.
Peu importe l'âge.
Ferme la bouche quand tu manges !
et pour tout le reste aussi.
Ne l'oublie pas.
Sinon, on t'en fera avaler des couleuvres
et tu n'auras plus qu'à
motus et bouche cousue.
Tu verras que tu n'auras plus le choix.
que tu empoigneras
les mines et plumes,
de peur que s'introduise
un objet pénétrant non identifié.
Tu n'entrebâilleras plus jamais,
dans le doute.
Sauf à y glisser ta langue
par prudence
pour bien remplir tout subreptice interstice.
Quitte à ce que tout le monde la voit
ta langue.
Tu courras ce risque-là.
Moindre.
Sans hésitation.
Tu désoleras ta mère et les petits chéris
qui voudront t'entendre chanter
et inspirer le même air qu'eux.
Tu recycleras le rien
propre
et pas davantage.
Tu ne pourras plus partager.
Parce que tu sauras
maintenant
que personne ne partage.
Il y a
toujours
un gaveur, un bouffé.
Une brèche, une lame.
Un fonceur, un enfoncé.
Un briseur, un baisé.
Un voleur, un violé.
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