lundi 4 novembre 2013

En désespération

Désespération d’être prisonnière, enfermée avec mon bon et loyal consentement, c’est normal, pas le choix, c’est la vie.
Normal,
disons admis. C’est animal, dégradant et bien plus encore.
Murée.
Emmurée.
Mes petits poings ridicules.
Muée en épais gorille au poil dur et laid, les bras mous, traînards au sol, caressent presque langoureusement la
poussière.
Qui en effet est devenue
intéressante.
Fond du puits pathétique.
Faisons feu de tout bois !
Droit comme un i ? Aux oubliettes !
Le dos est une courbe douce absolument régulière. Les fesses rasent la terre, les jambes fléchies prêtes à bondir.
Meuh non ! Plaisanterie.
Bondir, comme si !
Fléchies sous le poids du dos oui !
Donc, un arc de cercle
pitié
surélevé à quelques dizaines de centimètres, bras d’un côté, jambes de l’autre
pour peu on marcherait en crabe ;
le pompon ! et chute dans les bas-fonds crustacés.
Tenons-nous-en au règne des primates.
Pas glorieux mais moins débilitant.
Tout de même.

Bref, on n’est plus bien digne et on s’en bat les cacahuètes ;
On a même oublié où on était au tout départ ;
on est maintenant les cerveaux de la jungle belle promotion my dear.
La désespération a mis les voiles : on souffle, on se balance, on grogne, on a lâché du leste.

Du coup, on se redresse
Fatale erreur…
Station debout…
Erigé.
L’horizon apparaît
à mille nez de soi
versus à portée des narines, quand gorille.
Déteste l’horizon.
On dit c’est… ah… oui … la promesse de l’ailleurs de tout possible tralalala ; mais on ne finit pas honnêtement la proposition.
Parce

que,qui dit
espération
dit désespération.
Et ça, on ne le dit jamais. Faut pas être négatif comme ça.
Alors on doit choisir : ou c’est la poule et l’œuf ou poulailler rasé.
Aucun autre ordre.
Et le dilemme comme d’habitude : dignité douloureuse humiliée ; liberté revendiquée impraticable.
Programme salé.
Ou imbécillité tranquille ; panique au jour le jour sans conséquences.

On dit rabâche que l’horizon s’ouvre. Ca oui mon vieux ! il ouvre nos tripailles. Plus il s’éloigne, plus l’étau se resserre.
Il signe le registre
entrées,
sorties
pénitentiaires.
Paysage maritime Mon Dieu l’angoisse ! des palpitations jusque dans les sourcils, je te promets ! Et je n’exagère pas cette fois. Il fait tout trembler, une petite ligne, un petit point de rien du tout.
Et asphyxie en contre-point
Elastique inversé
Horizon ! Rapproche-toi, étreins-moi si fort que je respire !

Et puis la désespération sans disparaitre se dissipe, peuplée que devient la vasteté qui étranglait.
C’est ce duel à l’horizon qui me pollue. Oublié que j’étais seule quand désespératée. Les mots et les sourires arrivent doucettement, chantonnent tout autour,
tout,
autour,
et l’horizon va bouder dans un coin, il a l’embarras du choix,
Je suis libre comme l’air.
l’élastique pendouille.

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