On
dit souvent que
le
monde nous échappe.
On
entend que
le
temps s'évapore.
On
voit
les
chances filer.
On
se croit innocent
dans
ces
infernales glissades.
On
se croit impuissant
face
à
ces
inéluctables faits.
Tout
cela est
plus
fort que nous ;
bien
plus vaste que nous ;
bien
plus dieu que nous ;
n'est-ce
pas ce qui se
dessine,
souvent ?
(Mis
à part dieu qui ne concerne pas tout le
monde,
du
moins pas sous ce nom
d'emprunt.
Mais
toutes les fois
conviennent,
toutes,
jusqu'aux
plus
rationnelles.)
J'ai
souscrit corps et âme à
cette
philosophie.
Ecoeurée
mais
douillette
dans mon
impuissance.
La
grosse couette qui
protège
mais
qui cache.
Et
la vie,
bizarrement
passe devant
les
yeux
sans
que j'en pêche les
richesses.
C'est
vite dit.
C'est
grossier.
Caricatural.
Oui
mais !
Oui
mais !!
le
jour où l'on lâche sa couette,
où
l'on quitte l'abri,
et
que l'on se rend compte,
que,
les
bras attrapent
tant
et plus,
que
les jambes courent
au
long de tous les pays
de
l'univers,
on
rouvre les yeux pour
la
première fois.
Pas
vraiment les yeux,
façon
de dire,
les
yeux ont toujours été très
ouverts,
précisément.
Mais
les neurones non,
ils
frémissent et
s'excitent.
Ils
pourraient s'égayer
un
peu n'importe où.
Il
faut les rassembler et
nouvel
ordre de bataille.
« Le
monde est à nous,
mes
chers frères !
Demain
nous appartient !
Tendez
les mains et
embrassez !
Vous
êtes les acteurs de
ce
film. »