vendredi 27 octobre 2017

Et alors ? : passe-partout de la paix


Ne pas être comme il faut,
être comme ça,
pas je suis comme ça et démerde-toi mon pote !
Jamais ça !
Mais être un peu comme ça et
devoir l'admettre.
Tu n'étais pas tranquille.
Pas silencieuse.
Pas discrète.
Pas confiante.
Sûre de rien.
Comme depuis le début de la vie.
Comme depuis toujours.
Sauf quand le cheitan a pris le
contrôle
et a fermé toutes les
issues
à clef double tour double nœud et
le passe et tous ses doubles à la première bouche d’égout
venue.
Aucun mot de plus
ou alors tu payes cher,
très cher.
Alors tu fermes la bouche aussi fort que toutes les autres.
Mais ce temps-là est révolu.
Revenue l'excitée,
regardez-moi !
Je l'ai haïe.
Je l'ai massacrée à la tronçonneuse
mais la mise à mort de la nature
est un jeu sans fin.
Elle est là.
Pas silencieuse.
Pas discrète.
Pas confiante.
Sûre de rien.
Trop sensible aux
regards.
Attendant l'autre à chaque
recoin.
Vigilante.
Rien sans l'autre.
Mais si !
Ok, tu es tout ça ma grande et après ?
C'est je.
Et voilà.
Jouis du moment.
Et s'il faut accepter d'être
Pas silencieuse.
Pas discrète.
Pas confiante.
Sûre de rien.
Trop sensible aux
regards.
Attendant l'autre à chaque
recoin.
Vigilante.
Rien sans l'autre.
Et alors ?

« Et alors ? » ?
Voilà qui sauve.
Voilà qui fait cesser au moins une des innombrables batailles
vaines
contre soi-même.

J'ai pensé
bien pour la première des premières,
après des milliers de répétitions générales ratées,
Et alors ?
Pas silencieuse.
Pas discrète.
Pas confiante.
Sûre de rien.
Trop sensible aux
regards.
Attendant l'autre à chaque
recoin.
Vigilante.
Rien sans l'autre.
Et alors ?
Pas parce que me voilà et acceptez-moi comme ça
ou pas.
Non pas ça !
Ne marche que lorsqu'on
aime
la solitude
et
le martyre.
Il y en a qui aime !
Mais oui mais oui !
Beaucoup beaucoup beaucoup plus qu'on
ne sait.
« Et alors ? » qui dit je ne fais de mal à
personne,
j'ai droit,
à la mesure de ma place et de
celle des autres.
« Et alors ? » qui dit aussi j'accepte de ne pas te
plaire
à tout moments,
j'accepte bien plus encore d'être visiblement
fragile,
faillible,
inachevée.
« Et alors ? » où je ne m'effondrerai pas de
t'entendre me
faire taire,
t'impatienter,
souffler,
peut-être même lever les yeux au ciel.
Même si ce dernier-là...
« Et alors ? » qui dit que je ne suis pas une
erreur de la nature,
pas une handicapée à vie,
pas une folle, non qui s'ignore,
mais qui fait ignorer,
fait croire.
« Et alors ? » qui a retrouvé
la clef,
dans le bouge des égouts,
rien à foutre !
J'ai pris ma place
et j'ai ri.

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