dimanche 15 octobre 2017

L'ancre trésor

S'offrir l'ancre,
celle qui leste
en ce monde,
qui pèse
et qui fait sentir
lourd.
Lourd d'être,
d'existence,
de possibles,
d'avenirs.
L'ancre qu'on ne s'offre qu'à
soi-même,
que personne n'est en
pouvoir
de te promettre
sans mentir.
Et une fois l'ancre
là,
sentir le sol
inamovible,
la terre
ferme,
confiante,
et s'étonner d'une absence :
la peur.
Ancré,
ancrée,
ancrés,
indélébiles,
aimer devient une
évidence,
non un choix,
selon la lune,
et les saisons.
Se jeter à l'eau,
la rive est bien là,
qui ne s'échappera
pas,
et l'ancre y est à
l'abri,
pas cachée mais
bien ici,
sage,
sûre.
Aimer
si fort
qu'on en a mal.
Le vrai qui rouvre les
plaies
mais les lèche aussi,
comme une louve
dévouée.
Aimer
sans déviation,
sans dérivés,
sans louvoyer.
Quitte à saigner,
mais tout laisser
palpiter,
puisque
désormais
l'ancre est
découverte
et l'en-soi
assis
et
sain,
sûr
ses deux pieds
encrés
des mots
qui fondent.

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