lundi 30 octobre 2017

Liberté

Tout l'hémicorps gauche
lancine,
ahane,
bat
et brûle.
Rien d'insupportable,
rien de fou,
rien de nouveau non plus.
L’hémicorps gauche pourrait mourir,
je pourrais le laisser sur le bord du
chemin,
je pourrais vivre sans lui,
je voudrais,
après avoir habilement déplacer le cœur,
pour quand même ne pas rendre les choses
plus compliquées qu'elles ne sont
déjà.
Je ne suis pas folle.
Rien d'atroce dans cette gaucherie
qui tape,
gueularde,
jamais confortable,
jamais détendue.
Rien d'atroce mais l'envie rigolarde
de la jeter aux orties
et d'avancer
légère,
sans ce boulet historique.
Cet hémicorps gauche est mon histoire,
mon passé,
mes années noirs,
les enfers.
Domptée,
admis,
mais parfois brutale,
l'envie d'amputer toute la gauche,
n'être que l'avenir et le nouveau, l'à-construire libre et fou d'espoirs.
Amputer toute la gauche,
contrite,
nouée,
geignarde,
blessée à vie,
pesante
et ennuyeuse.
Mais non !
Je ne serais plus rien sans elle.
Malgré tous mes rêves de liberté.
La liberté n'existe pas.
Sauf peut-être dans gauche et droite
de conserve.
Droite doit cesser de fanfaronner et frapper tout
ce qui freine.
Droite sera plus libre,
quand elle aura,
droit dans les yeux,
regardé
Gauche et ses gaucheries.
Préjugés,
chère Droite.
Tourne ta langue 7 fois avant de
frapper.
Tu ne seras que
plus forte.
Je.

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