La
pluie bat son plein,
toque
à toutes les vitres
et
portes,
voudrait
s'insinuer
dans
l'intérieur des chez-soi.
Elle
ne fait pas peur et pourtant,
elle
n'abandonne jamais sa proie.
Elle
revient au galop,
cesse
brutalement,
imprévisible
ou
lancinante,
jouant
la montre.
Elle
ne gagne pas les choses.
Elle
gagne la tête.
Elle
s'infiltre dans les neurones,
les
ramollit,
tout
raplapla.
Mais
ce contre quoi elle est impuissante,
inerte,
bouche
bée,
baveuse,
les
mains vides :
l'invitation
au voyage.
Rien
de nouveau sous le soleil.
Mais
toujours aussi redoutable.
La
pluie s'oublie
d'un
claquement de doigt
et
la plage de rêve du bout du monde,
je
glisse mes pieds dans le sable chaud,
la
mer translucide
comme
dans les rêves,
je
m'assois
et
là,
même
la mer est silencieuse,
plus
douce que n'importe quelque européenne ;
le
désert dur et intense,
d'où
surgissent des temples ancestraux,
la
lumière orange,
fluo,
un
peu fake,
c'est
bon les attrape-touristes !
mais
non, réelle,
et
chaque matin encore
exactement
la même,
improbable ;
la
forêt touffue pleine d'insectes et dégoulinante,
de
tous les verts,
aveuglante,
les
yeux regardent où l'on marche
qui
laisse entendre une chute,
au
loin,
non
elle est juste là,
tout
près,
la
cascade haute d'un immeuble new-yorkais ;
la
neige à perte de vue et la lumière qui joue,
tout
le jour,
à
dessiner avec ses feutres brillants,
pays
du Père Noël,
digne
de l'imagination d'enfant.
Le
soleil
en
fait,
jamais
ne s'arrête de
colorier,
tenter
les teintes les plus folles,
froides
ou chaudes.
Il
remplit la tête grise
flétrie
de pluie
et
nous tire dans les rêves de voyage,
partout
où il tourne et
bosse,
plus
ou moins dur
Il
prend par la main
et
fais tourner la tête.
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