dimanche 1 octobre 2017

Résurrection en voyages

La pluie bat son plein,
toque à toutes les vitres
et portes,
voudrait s'insinuer
dans l'intérieur des chez-soi.
Elle ne fait pas peur et pourtant,
elle n'abandonne jamais sa proie.
Elle revient au galop,
cesse brutalement,
imprévisible
ou
lancinante,
jouant la montre.
Elle ne gagne pas les choses.
Elle gagne la tête.
Elle s'infiltre dans les neurones,
les ramollit,
tout raplapla.
Mais ce contre quoi elle est impuissante,
inerte,
bouche bée,
baveuse,
les mains vides :
l'invitation au voyage.
Rien de nouveau sous le soleil.
Mais toujours aussi redoutable.
La pluie s'oublie
d'un claquement de doigt
et la plage de rêve du bout du monde,
je glisse mes pieds dans le sable chaud,
la mer translucide
comme dans les rêves,
je m'assois
et là,
même la mer est silencieuse,
plus douce que n'importe quelque européenne ;
le désert dur et intense,
d'où surgissent des temples ancestraux,
la lumière orange,
fluo,
un peu fake,
c'est bon les attrape-touristes !
mais non, réelle,
et chaque matin encore
exactement la même,
improbable ;
la forêt touffue pleine d'insectes et dégoulinante,
de tous les verts,
aveuglante,
les yeux regardent où l'on marche
qui laisse entendre une chute,
au loin,
non elle est juste là,
tout près,
la cascade haute d'un immeuble new-yorkais ;
la neige à perte de vue et la lumière qui joue,
tout le jour,
à dessiner avec ses feutres brillants,
pays du Père Noël,
digne de l'imagination d'enfant.
Le soleil
en fait,
jamais ne s'arrête de
colorier,
tenter les teintes les plus folles,
froides ou chaudes.
Il remplit la tête grise
flétrie de pluie
et nous tire dans les rêves de voyage,
partout où il tourne et
bosse,
plus ou moins dur
Il prend par la main
et fais tourner la tête.



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