Elle
dit non
de
toutes ses forces,
de tout
son cœur.
Elle
vire vers d'autres
phrases,
tranquilles,
elle
tricote
les
mots,
les
yeux dans les yeux,
elle
s'anime,
tout
cela est bien
grave,
dit-elle.
Mais
non non non non !
Pas ce
dont on l'accuse !
Parce
que vous comprenez,
tout
ça,
et puis
il y a ça aussi,
ça
fait beaucoup
de ça.
La
vérité comme un uppercut,
brutale,
elle
dit non
encore
mais
elle
pâlit comme un linge,
son
visage s'allonge,
se yeux
se creusent,
comme
par magie.
Magie
grise.
Elle
dit non non non
mais
tout le
reste dit oui.
Les
mots ne servent
de
rien.
Son
beau visage
a
vieilli
aussi
raide
que
l'uppercut,
elle a
dix ans de
plus,
elle a
comme
mal à
tous
ses
rhumatismes.
Elle
pourrait
s'écrouler.
Mais le
non
toujours
scande
la
chanson
de son
discours.
En face
d'elle,
le
silence l'atterre.
Elle
préférerait
les
cris,
les
grands gestes qui
racontent
des
vies
qui
n'existent
pas.
Mais
elle n'a que
le
silence
et deux
regards
braqués
sur elle.
Les
lèvres s'ouvrent
et
Non
s'est
carapaté.
Il a
fui dans sa
tanière.
Il ne
tiendra plus
le
combat.
Jeté
l'éponge.
Peu à
peu,
le
mensonge
se
délite,
comme
papier
en
cendres,
elle-même
se
décompose
et
la
souffrance
envahit
la peau
désormais
diaphane
et les
grands yeux
instantanément
délavés.
Elle
est perdue.
Elle ne
baisse pas la tête.
Elle
garde les yeux
là,
elle se
bat,
elle
sait pourtant
que Non
l'a
abandonnée
et
qu'elle n'a plus
aucune
chance.
Elle
attaque encore,
comme
une bête acculée.
Mais
lucide.
Elle
sait,
elle
finira par dire
Oui.
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