Olive,
Tu
sais que cela fait longtemps que nous ne sommes plus sœurs, si même
un jour nous l'avons été. Tu m'as reniée bien avant ta décision
d'il y a quelques jours. Tu le nieras en me lisant, je n'en ai aucun
doute, tu es le déni incarné. Sûrement que tes miroirs ne te
servent de rien. Ils ne t'ont jamais servi, disons les choses comme
elles sont. Je suis une pute ? Tu es une fausse humaine. Tu ne
mérites pas d'appartenir à ce genre. A vrai dire j'ai toujours
pensé que nous n'étions pas de la même espèce. J'en ai
aujourd'hui la preuve. Si j'en avais besoin. Toi oui visiblement. Te
voilà satisfaite et moi soulagée, Mais venons-en aux faits.
Je
suis La coupable, ton mouton noir, j'ai tout provoqué, tout brisé.
Bien, attends un peu la vérité et voyons ce que tu en dis. Suis-je
bête ! Je sais déjà ce que tu en dis : elle est folle,
elle ment comme elle respire ! Eh bien, tu auras au moins lu ce
qu'il fallait, moi aussi j'aurais fait ce qu'il fallait.
Notre
sublime père, celui qui tu as vénéré jusqu'à la fin, non pardon,
je me trompe, celui dont tu as attendu en vain la reconnaissance et
qui te l'as refusée malgré ta réussite et tes efforts. Tu n'es
qu'une femme Olive. Il te l'a dit mais tu ne t'en souviens
certainement pas, ta mémoire étant fascinante de fausseté elle
aussi. Tu crois que j'ai moi, la pute, obtenu cette reconnaissance ?
Tu crois que ces derniers mots parlaient d'une reconnaissance ?
De ma valeur ? Non, il continuait de parler de lui, en fou
furieux narcissique et mégalomane. Que dis-tu d'un père qui aimait
coucher avec sa fille ? Tu veux du vrai, en voilà ! Que
dis-tu de ton père qui se glisse dans les draps de ta petite sœur
pour jouir enfin, parce qu'il n'y a qu'avec son enfant qu'il peut, ce
grand homme ? Que dis-tu d'un père qui tous les soirs baise sa
fille ? Qu'en dis-tu donc ? Ah oui, je t'entends d'ici, je
mens. C'est moi la folle qui m'invente des vies et me fait passer
pour la victime coûte que coûte, moi La véritable coupable de la
déréliction de cette famille pourrie de l'intérieur. Pauvre Olive,
tu n'es pas même capable d'entendre la vérité. Tu la prônes, tu
la nies quand elle te gifle en plein visage. Que penses-tu donc d'un
père qui baise sa fille ? Qui aime ça et qui le redit tous les
soirs tellement il jouit ? Qu'en penses-tu ? Est-il un
héros ? Est-il toujours ce magnifique père que tu aimes tant ?
De toute façon, même mort, tu continueras de l'aduler, incapable de
faire un quelconque deuil. Qui est la gosse de nous deux ? Moi
bien sûr ! C'est toi le dis, appuie sur ma tête, tu fais ça à
merveille. Mais je te le crache avec volupté en plein visage :
tu es la gosse qui n'a jamais grandi, qui n'a jamais appris. Ton père
était un pervers et ta mère une aveugle consentante. Tu les aimes
comme tes héros ? Continue donc. Tu finiras la bouteille à la
gueule, elle t'aidera à oublier de penser.
Adieu
P.
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