mardi 27 février 2018

Pourquoi tu l'aimes ?

Pourquoi tu l'aimes ?
Oh ben en voilà une question !
C'est une question qu'on ne pose pas.
Bien sûr qu'on ne la pose puisqu'on aime sans raison.
Ahhh... Donc demain tu peux ne plus aimer ?
Non sûrement pas ! Mais c'est quoi cette question de merde !

Pourquoi tu l'aimes ?
C'est ma princesse.
Oui mais pourquoi ?
Ben parce qu'elle est belle.
Ok... C'est tout ?
Bien sûr que non ! Elle est sympa, sa famille est top et tout quoi !

Pourquoi tu l'aimes ?
Il me fait vibrer.
C'est-à-dire ?
C'est un peu intime comme question dis !
Oui désolée mais tu veux bien me répondre quand même ?
Oui. Il m'excite.
Ok... C'est tout ?
Non... il est aussi beau, galant, il brille en société, tout le monde l'aime.

Pourquoi tu l'aimes ?
Parce qu'elle m'aime tellement que je ne peux que l'aimer.
Euh... je comprends pas...
Qu'est-ce que tu comprends pas ?
Tu l'aimes parce qu'elle t'aime ?
Oui. Comme ma mère par exemple. C'est pareil la famille quand t'es tout bébé.

Pourquoi tu l'aimes ?
Parce qu'il me fait rêver.
Rêver à quoi ?
Il m'offre la vie dont j'ai toujours rêvé.
Il me construit mon rêve.
C'est son rêve aussi ?
Bien sûr, quelle question ! T'es conne toi !

Pourquoi tu l'aimes ?
Parce qu'elle est la femme idéale.
Et donc tu aimes tout ce qu'il est ?
Ah non pas du tout !
Ah bon ?
Ben qu'est-ce que tu crois  ? T'as jamais été mariée toi, ça se voit !
Mais elle a quelque chose de parfait que j'aime plus que tout.
Ah ok. Quoi ?
Un truc que j'arrive pas à dire. Un truc que j'attendais.
Et elle ?
Elle dit pareil, c'est drôle.


Et toi pourquoi tu l'aimes ? Tu dois le savoir puisque tu poses la question.
On a réponse à toutes les questions qu'on pose ? Première nouvelle.
Fais pas ta philosophe-là, t'es chiante.
Bien sûr que je suis chiante.
Allez ! Pourquoi tu l'aimes toi ?
Euh...
Aaaaah, tu vois, toi non plus tu sais pas quoi répondre.
C'est pas ça, c'est que ça va être long.
Eh ben synthétise.
Ok. Je peux dire Tu, ce sera plus facile.
Si tu veux, tant que tu réponds à cette foutue question.
Super. Alors...
Tu me fais rire sans rien faire tu fais sautiller mon feu follet
ça danse dans la poitrine,
ça danse avec des figures pire que Dirty Dancing,
les Jeux Olympiques à l'intérieur ;
Tu brilles,
pas dans la nuit,
dans la mienne,
tu brilles de n'être comme personne.
Tu es un farfelu
l'énergumène qui ose,
le jamais vu qui regarde droit dans les yeux
et amadoue les hargneux dans
leurs connards de starting blocks,
tout en rires et pirouettes,
ou simple politesse.
Tu penses ce que les autres ne veulent pas,
tu t'imposes rigoureusement,
parfois cruellement,
l'intégrité totale
et tu souffres de ne pas
en être.
Mais qui en est ?
Moi bien sûr,
j'aime cette ligne droite d'honnêteté
qui dévie
souplement tant que rien n'est menti.
Tant que rien n'est menti.
J'aime plus que tout
ce respect des gens, des bêtes et des choses
qui te fait vivre et te battre,
ce respect sans œillères,
autant qu'humain le peut
et cette humilité d'animal social,
parmi les autres,
ni plus ni moins,
dont le cerveau ne fait pas la valeur,
mais qui ne cesse jamais de le faire tourner en bourrique,
dont le physique n'est pas un honneur,
dont la force est dans cette estime de tout ce qui n'est pas
mépris et arrogance.
Et pourtant,
tu es toi-même
le presque dernier que tu respectes,
parfois,
le presque dernier que tu estimes,
souvent,
le presque dernier que tu admires,
toujours.
Aime-toi autant que je t'aime.

Ah ouais...
Pourquoi tu fais chialer les gens toi ?
Parce que je sors les tripes. Et parce qu'on doit le dire ou on a tout perdu.
Tout menti.

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