L'invocation
désolennelle,
areligieuse,
inmagistrale,
non-pratiqueuse,
de
l'archaïque émotion.
Antique,
ancestral
peut-être,
atavique,
immémoriale
émotion,
tue
par le secret indétrônable
d'une
famille.
Le
plus fertile terreau du
silence.
L'invocation
envers et contre tous les désirs
de
mon vif
intérieur
et
tous ses affluents.
L'appel
non à un ami
mais
à
l'ennemi
intestin,
la
racine du mal,
du
mal subi
souverain,
longtemps,
tout-puissant
apparemment,
débouté
finalement,
après
affrontement
âpre
acharné,
carnassier
ou
charognard,
selon.
J'ai
invoqué
patiemment,
scientifiquement,
rigoureusement,
et
puis aussi
subconsciemment,
instinctivement,
historiquement,
pré-
même,
l'émotion-meurtre,
l'émotion-dévore,
l'émotion-nuit,
trou,
haine,
mourir
enfin.
J'ai
invoqué Dégoût.
Mon
bon toutou
anthropophage.
Il
a englouti
et
broyé
mon
air,
mes
mots,
mes
lèvres,
mon
cul.
De
la tête aux pieds,
tout
au creux de
la
moelle la plus tendre
authentique,
poinçonnée
véritable,
triple
AAA.
Je
l'ai invoqué,
lui
désormais
infirme,
amputé,
impotent,
mais
pute enculeur
toujours
vivace.
Il
n'est jamais mort.
Je
l'ai amoindri.
Je
l'ai jeté en chaise
handicapée.
Je
l'ai persécuté,
chasse
aux sorcières sans plus de limites
ni
d'états d'âme
que
la prem's.
Mais
il n'est jamais
disparu.
Il
reste
là
campé,
debout
non,
mais
fier
et
fielleux
comme
au
bon veux temps.
J'ai
cru l'avoir battu à
mort,
une
poignée d'années.
C'était
le doigt dans l’œil
mais
rêver
et
propulsée dans l'illusion qui
tente
la première
l'aventure.
J'ai
invoqué
Dégoût
et sa puissance,
son
emprise de sadique rôdé.
Je
l'ai invoqué,
je
l'ai retrouvé,
intact,
sur
ses deux jambes,
arrogant
mais
cette fois,
à
ma taille.
Il
se tenait en moi,
beau
comme un dieu,
infaillible
tyran.
Je
l'ai craché,
lui
ses
malédictions
toutes
ses artères,
de
tous mes mots,
et
plus jamais seule.
Ma
bouche s'est tordue
d'amertume
et
de
rage,
mes
sourcils froncés
de
je veux donc je peux
et
tu ne seras plus rien
contre
moi,
répugnant
détracteur.
Les
sourcils
hargneux,
intrépides,
tremblants
non
plus de honte et de peur,
mais
de force et du triomphe en
gestation
sur
le séculaire
ennemi.
Dégoût !
Contente-toi
désormais
du
petit comestible.
Ma
chair humaine
sera
dorénavant
ton
poison.
La
guerre de 30 ans
est
perdue,
pour
toi.
Et
je te combattrai
partout
où je passerai
sans
faiblir,
sans
plus jamais baisser les bras
devant
ta morgue
de
tartufe
vicié
sali
sous
ton envoûtante beauté,
parfaite,
morbide,
et
folle.
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