mercredi 1 novembre 2017

Délivrance intime, sans cris ni utérus

L'invocation
désolennelle,
areligieuse,
inmagistrale,
non-pratiqueuse,
de l'archaïque émotion.
Antique,
ancestral peut-être,
atavique,
immémoriale
émotion,
tue par le secret indétrônable
d'une famille.
Le plus fertile terreau du
silence.
L'invocation envers et contre tous les désirs
de mon vif
intérieur
et tous ses affluents.
L'appel non à un ami
mais à
l'ennemi intestin,
la racine du mal,
du mal subi
souverain,
longtemps,
tout-puissant
apparemment,
débouté
finalement,
après affrontement
âpre
acharné,
carnassier
ou charognard,
selon.

J'ai invoqué
patiemment,
scientifiquement,
rigoureusement,
et puis aussi
subconsciemment,
instinctivement,
historiquement,
pré- même,
l'émotion-meurtre,
l'émotion-dévore,
l'émotion-nuit,
trou,
haine,
mourir enfin.
J'ai invoqué Dégoût.
Mon bon toutou
anthropophage.
Il a englouti
et broyé
mon air,
mes mots,
mes lèvres,
mon cul.
De la tête aux pieds,
tout au creux de
la moelle la plus tendre
authentique,
poinçonnée véritable,
triple AAA.
Je l'ai invoqué,
lui désormais
infirme,
amputé,
impotent,
mais pute enculeur
toujours vivace.
Il n'est jamais mort.
Je l'ai amoindri.
Je l'ai jeté en chaise
handicapée.
Je l'ai persécuté,
chasse aux sorcières sans plus de limites
ni d'états d'âme
que la prem's.
Mais il n'est jamais
disparu.
Il reste
campé,
debout non,
mais fier
et fielleux
comme
au bon veux temps.
J'ai cru l'avoir battu à
mort,
une poignée d'années.
C'était le doigt dans l’œil
mais rêver
et propulsée dans l'illusion qui
tente la première
l'aventure.

J'ai invoqué
Dégoût et sa puissance,
son emprise de sadique rôdé.
Je l'ai invoqué,
je l'ai retrouvé,
intact,
sur ses deux jambes,
arrogant
mais cette fois,
à ma taille.
Il se tenait en moi,
beau comme un dieu,
infaillible tyran.
Je l'ai craché,
lui
ses malédictions
toutes ses artères,
de tous mes mots,
et plus jamais seule.
Ma bouche s'est tordue
d'amertume
et de
rage,
mes sourcils froncés
de je veux donc je peux
et tu ne seras plus rien
contre moi,
répugnant
détracteur.
Les sourcils
hargneux,
intrépides,
tremblants
non plus de honte et de peur,
mais de force et du triomphe en
gestation
sur le séculaire
ennemi.
Dégoût !
Contente-toi
désormais
du petit comestible.
Ma chair humaine
sera
dorénavant
ton poison.
La guerre de 30 ans
est
perdue,
pour toi.
Et je te combattrai
partout où je passerai
sans faiblir,
sans plus jamais baisser les bras
devant ta morgue
de tartufe
vicié sali
sous ton envoûtante beauté,
parfaite,
morbide,
et folle.



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