Quand
vient Noël,
Réapparaît
Marcel.
Aussi
loin que je sente
le
sapin la neige les lutins,
sans
un bruit,
sans
aucun bruit,
se
réveille Marcel.
Il
dort l'été.
Il
dort pour mon été.
Cela
ne vaut que pour
mon
espèce.
Je
ne parle qu'en mon
nom.
Les
plages et le grand soleil brûlant
l'assomme
en moi.
Le
froid piquant,
les
écharpes bonnets et gants,
les
lumières dans les rues,
les
Papa Noël qui clignotent,
le
font sortir
d'hibernation.
Les
saisons à l'envers pour lui.
Il
n'est pas comme tout le monde.
Marcel
qui ?
C'est
quoi ce mec ?
Mais
Proust les amis !
Le
Marcel,
l'unique
et seul Marcel.
Plus
facile de le dire aujourd'hui
qu''il
y a...
Les
Marcel ne courent pas les rues.
Toujours
est-il,
que,
à
contre-temps,
à
son habitude,
mon
Marcel,
notre
Marcel,
je
dois l'admettre et le partager,
pointe
son nez
de
hérisson,
inoffensif
épineux,
lui
aussi.
Sapin
hérisson et tous ceux qui s'y
retrouvent.
Proust
renaît comme un cadeau
quand
Noël sonne
même
au loin,
novembre,
pas
quand même tout bientôt.
Il
sort la tête de l'eau.
Pourtant
je n'ai jamais voulu le noyer.
Je
le cache à l'intérieur
toute
l'année,
il
pionce comme l'
asthmatique
hypocondriaque
qu'on
sait.
Et
puis, il arrive,
toujours
me surprenant,
et
rouvre son livre,
son
immense histoire.
Série
non-télévisée avant l'heure.
Il
est là et il y restera le temps
de
cet hiver-là.
Je
le regarde,
toujours
adoratrice,
toujours
stupidement émue,
il
ne meurt jamais
et
s'offre
encore
et encore
comme
mon Jésus
à
moi.
Je
le chéris,
le
berce,
et
le relis.
Le
plus grand cadeau de
ma
vie.
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