mercredi 15 novembre 2017

Marcel Proust ne meurt jamais

Quand vient Noël,
Réapparaît Marcel.
Aussi loin que je sente
le sapin la neige les lutins,
sans un bruit,
sans aucun bruit,
se réveille Marcel.
Il dort l'été.
Il dort pour mon été.
Cela ne vaut que pour
mon espèce.
Je ne parle qu'en mon
nom.
Les plages et le grand soleil brûlant
l'assomme en moi.
Le froid piquant,
les écharpes bonnets et gants,
les lumières dans les rues,
les Papa Noël qui clignotent,
le font sortir
d'hibernation.
Les saisons à l'envers pour lui.
Il n'est pas comme tout le monde.
Marcel qui ?
C'est quoi ce mec ?
Mais Proust les amis !
Le Marcel,
l'unique et seul Marcel.
Plus facile de le dire aujourd'hui
qu''il y a...
Les Marcel ne courent pas les rues.
Toujours est-il,
que,
à contre-temps,
à son habitude,
mon Marcel,
notre Marcel,
je dois l'admettre et le partager,
pointe son nez
de hérisson,
inoffensif épineux,
lui aussi.
Sapin hérisson et tous ceux qui s'y
retrouvent.
Proust renaît comme un cadeau
quand Noël sonne
même au loin,
novembre,
pas quand même tout bientôt.
Il sort la tête de l'eau.
Pourtant je n'ai jamais voulu le noyer.
Je le cache à l'intérieur
toute l'année,
il pionce comme l'
asthmatique hypocondriaque
qu'on sait.
Et puis, il arrive,
toujours me surprenant,
et rouvre son livre,
son immense histoire.
Série non-télévisée avant l'heure.
Il est là et il y restera le temps
de cet hiver-là.
Je le regarde,
toujours adoratrice,
toujours stupidement émue,
il ne meurt jamais
et s'offre
encore et encore
comme mon Jésus
à moi.
Je le chéris,
le berce,
et le relis.
Le plus grand cadeau de
ma vie.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire