Mon paradis

Embourbée,

à terre,

les mains mortes.

L'ami réagit illico.

Il offre une issue,

pas impossible,

pas improbable.

Toute simple,

à l'intérieur.

Une issue du

dedans :

pense aux livres,

pense au monde des livres,

à Sainte-Geneviève

à la Sorbonne.

L'idée du siècle,

jamais pensée.

Pas compliquée mais

géniale.

Je pense aux étagères

gorgées de livres,

de haut en bas,

du sol au plafond,

sur tous les murs ;

restent les fenêtres

car le livre n'est que

grâce au monde,

rien sans lui.

Je peux tourner

tout autour de moi-même,

derviche tourneur

en transe.

Faire la fête,

la plus grande des fêtes de ma vie

dans

ce paradis.

Je n'ai pas même besoin de fermer les yeux.

Le monde des livres est

celui où mon

Dieu apparaît,

où ma foi me

nourrit.

Mieux que n'importe

qui

quoi

quand.