lundi 27 novembre 2017

L'armée des enfants crevards

Tu t'entoures
de ceux dont
le sourire
le regard,
dis-tu,
touchent,
vibrent,
résonnent.
C'est l'enfant,
tu ne le dis pas bien sûr,
qu'ils réveillent.

Tu les as tout de suite
sentis.
Presque flairés.
Quelque chose d'animal
d'inexplicable
que tu laisses d'ailleurs,
dans son coin,
inexpliqué.
Parce que c'est beau.
Déjà c'est bien.
Ça pourrait suffire.
Mais en fait,
parce que c'est même un
petit miracle.
L'enfant se réveille.

Vous devenez amis.
Vous vous comprenez
presque sans.
Vous vous retrouvez.
Tout est facile.
Fluide.
Comme dans du beurre,
comme on dit
élégamment.

Et puis maintenant,
avec le temps,
tu sais que
ça,
c'est quand...
c'est que...
c'est ça,
encore.
Tu te tais.
Tu attends mais tu sais que
la confidence
arrivera
à un moment ou
un autre.
Que les deux enfants
referont
sur-
face.
Qu'ils s'écouteront
les yeux brillants.
Tu sais que dans
celui ou
celle que tu as flairé,
c'est l'enfant crevard
qui t'a appelé.
L'enfant crevard qui a
survécu
et qui a juré
ses grands dieux que
plus jamais
il ne se laisserait
crever
par quiconque,
lui-même le couteau
à la main
mais plus jamais personne
le couteau
dans le dos.
C'est l'enfant crevard qui
regarde et sourit
avec cet éclat
de douleur inouïe,
de revanche inassouvie,
celles du bébé secoué,
celles de l'enfant piétiné,
celles du petit abusé.
Et tu ne peux
jamais
laisser échapper
ces gens-là.
Ces gens-là
sont les tiens
et tu comptes,
tu comptes...
Presque tous,
presque presque tous
sont des enfants crevards
qui ont
provoqué
le destin
en duel.
Guerre qui peut ne pas en
finir.
L'armée des enfants crevards.
Ta famille,
plus que n'importe
quelle
autre.

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