J'avançais
lourdement dans
cette
histoire,
grise,
lointaine,
intouchable.
Je
m'accrochais aux mots,
aux
pages,
je
poursuivais sans entrain
mais
avec intérêt,
la
tête sans le cœur,
le
chemin de
ce
livre.
Je
savais qu'il m'apprenait,
nourrissait,
ouvrait
en réalité,
laborieusement
un
horizon tenu clos
en
moi
par
ignorance et par nonchalance sûrement ;
la
nonchalance intellectuelle est la facilité la mieux partagée
au
monde.
Je
m'acharnais donc,
un
peu obsessionnelle,
très
têtue,
presque
sûre que m'attendait
l'émotion,
un
peu plus loin,
avec
un peu de patience.
Une
partie s'achève
et
une
autre s'ouvre dans laquelle
je
plonge
sans
précautions
car
sans mise en garde.
Le
livre s'ouvre enfin à moi,
j'en
fais désormais
partie,
je
suis de ses personnages.
Je
ne suis plus maintenue
assise
dans mon siège
d'étrangère
spectatrice.
Je
suis sur scène,
propulsée
d'un coup de
page
tournée
négligemment.
Je
veux lire
encore
et encore,
connaître
la suite,
rester
avec mes nouveaux amis,
silencieuse
et
bienheureuse.
Dans
cette chaleur
fluide,
où
j'ai ma place,
où
les mots et les images sont
faciles.
Je
ne veux plus les quitter.
Je
ne veux plus reculer.
Je
bénis mon entêtement
parfois
sot,
parfois
dénicheur de trésors.
Quand
le livre s'ouvre à moi...
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