samedi 11 novembre 2017

Le rêve du chien-hyène

Je te présente
Loupiot.
Je souris avant d'avoir vu la
bête.
Je suis sûre que je vais l'aimer.
Je suis accueillante.
Aujourd'hui.
Pas de muraille de Chine
ni d’œil en coin.
Je suis droite dans les
pieds et la poitrine
libre.

Je te présente
Loupiot.
Belle annonce,
joli tendresse.
Ce que j'aperçois est
une bête.
Ni plus ni moins.
Un animal
jamais vu
jamais connu.
Je n'ai
ni peur
ni froid
ni waouh !
Je suis sur le parfait milieu,
la ligne centrale
absolue.
Le point exact
du gris axial,
piqué
mathématique.
La neutralité entière
et vide.
Tout à la fois et rien de rien.

Loupiot est un chien-hyène.
Il sourit,
me dit son maître,
en m'apercevant,
se dirige allègrement vers moi.
Il est gentil,
avenant,
pas grogner,
sourit de sa mâchoire
ignoble de
hyène.
Il est ignoble et adorable.
Prendre les jambes à son cou
et
lui prendre la tête à pleines mains.
Tout s'annule.
Cette bête est un monstre,
sidérant,
médusant,
au-delà du réel,
fou,
affolant de vides et de pleins.

Le chien-hyène
continue de
me sourire
et j'ai envie de
vomir et de
l'aimer.
Je reste rigoureusement
inerte.

Violence à l'état pur.

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